LA TOUR DE LOU  ( 1243)

 

 

Lors de mes recherches sur le Seronais , il y a un château parmi tant d’autres qui m‘a toujours  intrigué. 

                                                                        « LA TOUR DU LOUP »

 

Partant d’une thèse de1984, je me suis retrouver dans une histoire rocambolesque qui démarre au 13eme siècle, avant la création du comté de Foix.

En 1882 R. RUMEAU nous décrit la tour du Loup comme un château isolé ayant été la demeure de la femme répudiée du Comte de Foix.

Il s’appuyait sur la légende locale et évoquait la forteresse d’ANTUSAN (aujourd’hui petit bourg  proche de la Tour du Loup).

 « L’histoire de la tour se mêle à la légende chantée par les troubadours Pierre Vidal ou le Chevalier Raimond de Miraval en Cabardès .

« Dans la chanson on apprend qu’Etiennette de Pennautier, dite la Louve de Pennautier,et  le comte de Foix Raimond-Roger (1188-1223) ont un fils, LOU de Foix »

Tout au long dela partie historique de l’ouvrage nous allons découvrir les contradictions.

 Mais qui est ce LOUP de FOIX, nous allons essayer de dresser un portrait le plus juste possible en confrontant différentes sources.

Loup de Foix, fils du comte Raymond Roger et de Louve de PENNAUTIER

Coseigneur de Mirepoix et de Saverdun avec son épouse Honors de Belmont

Nous développerons les recherches sur le bourg d’ANTUSAN avant 1243, la forteresse, les zones d’ombre jusqu’au XVe siècle ou l’on ne parle plus de la bastide d’ANTUSAN mais de « la tour de lou »

 

C’est ici que commence notre histoire

Bonne lecture


HISTOIRE                                  PARTIE I

 

Méthodologie et bases de la recherche documentaire sur la Tour du Loup

 

A. Les archives primaires                                                               

B. Les sources secondaires                                                                        

 

Contexte historique et géopolitique

 

Le Séronais

Avant la création du comté de Foix                                         

La féodalité en comté de Foix                                                          

La croisade Albigeoise                                                                    

L’inquisition                                                                                            

Le comté de Foix après la croisade   

                                                                 

Les forteresses en comté de Foix                                            

Le château de Foix                                                                                   

Château de grandes familles seigneuriales, l’exemple de Miglo

 

Méthodologie et bases de la recherche documentaire

sur la Tour du Loup

  

A la base de cette recherche, se trouvent d’une part des

 

Archives primaires : les documents d’archives conservés dans différents sites, connus grâce aux inventaires et, d’autre part, une bibliographie volumineuse récente ou très ancienne qu’il faut donc manier avec prudence, mais qu’on ne peut occulter.

Les sources secondaires : l’analyse du contexte géographique et historique du site intègre ce processus de méthodologie d’un état, aussi exhaustif que possible, de la question.

Il s’agit ici de poser les principaux jalons d’une recherche, avant d’entrer plus précisément, dans l’édifice concerné, avec les seigneurs qui l’ont fait construire.

 

 

A.   Les archives primaires

 

La Bibliothèque Nationale conserve le fonds le plus important sur l’histoire du Languedoc et par extension sur les comtés de Foix, Comminges et Couserans qui occupaient au Moyen-Âge le territoire de l’actuel département de l’Ariège.

La fameuse collection DOAT est composée d’une multitude d’actes féodaux, de cartulaires

d’abbayes…

 

Le Courrier de Bayonne, du 7 novembre 1856 offre un résumé intéressant de l'histoire et de la richesse de ce fond :

 

« Le président Doat fut chargé par Colbert en 1667, de faire copier les titres les plus importants qui se trouvaient dans le Béarn. Comme il s'était acquitté de cette mission avec zèle et avait envoyé plusieurs ballots remplis de pièces curieuses et singulières, le ministre voulut autoriser au nom du roi, les travaux du président, non seulement dans le Béarn, comme le portaient ses premières instructions, mais encore dans le Languedoc, le Pays de Foix, la Guyenne, la Navarre etc.… Les pièces recueillies par Doat forment l'une des plus grandes richesses de la Bibliothèque Impériale. De plus ces copies, faites et collectionnées en vertu de lettres patentes, tiennent lieu des originaux eux-mêmes ».

 

Cette collection s'élève à plus de trois cent volumes d'une parfaite exécution calligraphique. La Tour du Loup ainsi que le seigneur Loup de Foix, qui a donné son nom à la tour, sont donc régulièrement cités.

La collection Doat incarne véritablement la source la plus volumineuse et précieuse de documents sur le sujet.

 

La Tour du Loup, par ses origines médiévales, apparaît, de même dans différents fonds anciens d’archives, notamment concernant le Comté de Foix.

 

Le premier concerné est celui des archives départementales de l’Ariège et plus particulièrement la série E, archives féodales du Comté de Foix.

 

Cependant, c’est un fonds privé de la série J, entré par voie extraordinaire, qui va contenir le plus d’informations : le Chartrier de Rodes1.

Il fut versé en 1985 par la famille Bellisen-Durban qui a possédé le château à l’époque moderne.

Il intègre des actes, du Moyen-âge à l’époque contemporaine, concernant diverses seigneuries aujourd’hui comprises dans le département de l’Ariège.

 

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les Bellissen-Durban étaient possesseurs de la Tour du Loup et en conséquence les papiers de cette famille renferment des actes d’hommage des seigneurs de la Tour-du-Loup, mais aussi des actes de paréage, avec l’abbaye du Mas d’Azil, important prieuré fondé à l'époque carolingienne, non loin de la Bastide de Sérou où s’élève la Tour du Loup.

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L’histoire du Comté de Foix, son rattachement avec le Béarn et le glissement progressif du pouvoir comtal de Foix vers Pau, au XIVe siècle, impliquent que les archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, à Pau, possèdent également des éléments intéressants pour le comté et les familles seigneuriales, vassales des comtes, comme la famille de Foix-Rabat qui a possédé la seigneurie de la Tour du Loup. Toulouse, en qualité de capitale du Languedoc, et par les liens étroits unissant comté de Toulouse et comté de Foix, accueille également des documents qui ont bien étayé l’étude de la Tour du Loup.

 

La série B, celle du Parlement de Toulouse, cite de nombreuses fois le seigneur de la Tour du Loup à l’époque moderne.

Cette documentation a été compulsée de manière à extraire dans chaque fonds les documents clés sur l’histoire de la Tour du Loup ou des familles associées à la seigneurie du même nom. La richesse de la documentation demeure toutefois relative, les mentions de notre sujet de travail sont certes nombreuses, mais n’offrent souvent pas d’informations décisives sur l’architecture.

 

1 AD Ariège, 36J

 

 

B.    Les sources secondaires

 

Les sources imprimées sur l’histoire du Languedoc, parfois très anciennes, sont de précieux outils qu’il a fallu utiliser avec beaucoup de prudence, leur contenu ne pouvant souvent être vérifié, les auteurs ne précisant par leurs sources ou développant des informations issues de la tradition orale.

Il arrive fréquemment que les écrits se contredisent les uns avec les autres.

Ainsi le travail autours des sources secondaires a été l’occasion de donner une nouvelle ampleur aux recherches sur la Tour du Loup : extraire des informations des ouvrages, les vérifier et, le cas échéant, tâcher de comprendre comment certaines données peuvent avoir été déformées à une époque déterminée.

Une volumineuse et ancienne bibliographie concerne l’histoire des comtes de Foix.

 

L’incontournable Histoire Générale du Languedoc par Dom De Vic et Dom Vaissete, publiée de 1872 à 18852, constitue une somme impressionnante qui intègre naturellement les comtés de Foix, Comminges, Couserans.

 

 Le contenu parfois vieilli a été réactualisé en 1967 sous la direction de Philippe Wolff aux éditions Privat3. Il s’agit d’une des sources les plus fiables pour établir le contexte historique du bâtiment.

 L’Histoire des ariégeois, d’Henri-Louis Duclos, publiée à partir de 18814, est un ouvrage emblématique, fréquemment cité dans d’autres publications postérieures, malgré l’incertitude de certaines données qu’il s’agira de vérifier dans notre synthèse.

L’ouvrage comporte, outre l’histoire des comtes de Foix et des grandes figures de cette région, des chapitres sur la commune de la Bastide de Sérou et la famille de Foix-Rabat qui a possédé la Tour du Loup.

Parmi les nombreux chroniqueurs et historiens locaux de l’époque moderne qui ont travaillé sur le Languedoc, certains se sont intéressés à Loup de Foix et parfois à l’histoire de notre seigneurie :

Guillaume de la Perrière, qui écrit les Annales de Foix en 1539,

Pierre Claude de, VAISSETE Jean, Histoire Générale du Languedoc, Editions Privat, Toulouse,

Olhagaray et l’Histoire de Foix en 16095, enfin

Jean-Jacques Delescazes et son Mémorial Historique de 16446.

 

Il existe une publication qui touche précisément le département de l’Ariège au

Moyen-âge, qui complète de manière intéressante l’Histoire du Languedoc, l’Ariège des comtes et des cathares, par Claudine Pailhès publié en 1927.

 

La complexité des relations entre le comté de Foix et ses voisins, l’organisation féodale du comté, apporte un éclairage déterminant pour le contexte historique de notre sujet

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La famille des Foix-Rabat, descendants directs de Loup de Foix, bâtisseur de la forteresse, a fait l’objet d’une étude très sérieuse par Georges Doublet, parue dans différents numéros du Bulletin de la Société Ariégeoise des Sciences Lettres et Arts à partir de 1898.

Son propos débute par un article nommé « les origines légendaires de la famille de Foix-Rabat » qui s’attache à remettre en cause les légendes concernant Loup de Foix, rédigées par les chroniqueurs de l’époque moderne, cités précédemment.

 

Très tôt, en 1882, le canton de la Bastide de Sérou a fait l’objet d’une monographie par R. Rumeau8, dont le contenu est fortement vieilli aujourd’hui. Il ne voit dans la Tour du Loup qu’un château isolé ayant été la demeure de la femme répudiée du Comte de Foix,

Gaston Ier (règne entre 1302 et 1315), et de son fils, Loup9. Il s’appuie sur la légende locale. Il évoque la forteresse d’Antusan, aujourd’hui petit hameau proche de la Tour du Loup. Il différencie alors la forteresse d'Antusan, citée dans les archives, et la Tour du Loup. Selon lui, le château, ou bastide d’Antusan, serait antérieur à 1243 tandis qu’il date la Tour du Loup du premier quart du XIVe siècle. Jeanne Bayle dans l’article « Art et archéologie dans le canton de la Bastide de Sérou » publié dans le Bulletin de la SociétéAriégeoise des Sciences Lettres et Arts de 1976, occulte bien sûr l’aspect légendaire. Elle propose surtout des datations différentes et affirme que la Tour du Loup n’est autre que le château d’Antuzan.

 

Un récent mémoire de maîtrise d’Archéologie, de 1992, par Pascal Weiss,

Inventaire archéologique des villages castraux des cantons de Foix et de la Bastide de Sérou, sous la direction de G. Berthe et G. Pradalier10, confronte les écrits antérieurs et propose de nouvelles interprétations des textes anciens liés à une analyse archéologique des différents sites. Notons que ces dernières analyses demeurent relativement sommaires concernant notre édifice, celui-ci n’ayant jamais été l’objet de fouilles. L’auteur de ce mémoire émet un nouvel avis sur la problématique de manière tout à fait hypothétique.

 

 

Contexte historique et géopolitique

 

La Tour du Loup, occupe une position stratégique dans l’histoire du département de l’Ariège, entité administrative relativement récente, qui était, à l’époque médiévale, divisée en différents comtés : le comté de Foix, de Couserans et de Comminges, autour de la ville épiscopale de Saint Lizier.

Ainsi, afin de mieux appréhender la complexité des relations politiques à l’époque de la construction de la Tour, nous débuterons cet aperçu historique par l’époque carolingienne.

 

 

Le Séronais

 

Concentrons-nous à présent sur le secteur géopolitique dans lequel a été construiteLa Tour du Loup.

Parmi les sites cités au Moyen-âge et toujours visibles aujourd’hui dans le Séronais se trouvent : Durban, Roquebrune, Montegut-Plantaurel et enfin la Tour du Loup, objet de notre étude26.

La famille est présente au Moyen-âge tôt dans les actes. Elle est l’une des familles les plus anciennes citées dans l’historique pour le Séronnais

A Durban ], site perché, la tour maîtresse possède une fonction symbolique forte de pouvoir : Denis Mirouse, dans des recherches sur le Séronais à paraître prochainement28, évoque l’idée d’une tour beffroi.  Malgré le fait qu’une lecture primaire du parement ne laisse pas entrevoir de reprises fondamentales, il perçoit un glissement allant d’une fonction purement symbolique à celle d’espace résidentiel.

En 1067, c’est l’abbaye du Mas d’Azil qui possède le château de Durban

 

 Avant la création du Comté de Foix

 

Les invasions musulmanes apportent une grande instabilité au sud-ouest du territoire franc. La bataille de Poitiers, en 732, est le point de départ d’une pénible reconquête. Charlemagne installe alors une solide administration relayée par des comtes et des évêques. La création du Royaume d’Aquitaine, en 768, sous l’autorité de Louis, fils de l’empereur, cristallise l’autorité carolingienne dans cette zone éloignée de la capitale impériale. La pratique franque des partages successoraux entraîne soulèvements et guerres civiles qui aboutiront à un morcellement de l’Aquitaine en différentes parties : Gascogne, Septimanie, Terres Hispaniques et Toulousain.

Il existe, en outre, de nombreux petits pays plus ou moins indépendants et, dans ce contexte difficile, les abbayes et prieurés bénédictins sont des relais stables de l’administration publique : c’est le cas de l’abbaye du Mas d’Azil, dont la première donation conservée dans son cartulaire remonte au règne de Louis le Pieux (814-840), dans la haute vallée de l’Arize, mais c’est aussi celui de l’abbaye de Foix créée au milieu du IXe siècle, dédiée à saint Volusien17, et qui est à l’origine du développement de la capitale comtale. Le territoire de l’Ariège tel que nous le connaissons est compris entre le duché de Gascogne et les comtés de Toulouse et de Carcassonne, ce dernier intégrant le Pays de Foix.

 

B. La féodalité en comté de Foix

 

La création du comté de Foix remonte à la première moitié du XIe siècle et entraîne, en conséquence, une dissociation entre zone carcassonnaise et fuxéenne.

En effet Roger 1er le vieux, comte de Carcassonne, effectue en 1012 un partage entre ses fils. L’un d’eux, Bernard-Roger, a reçu la partie qu’il va ériger avec ses descendants en comté de Foix18.

Celui-ci peut être divisé en deux grandes parties : au nord, une première zone se développe autours de Pamiers, sous la suzeraineté du comte de Toulouse, avec notamment la présence de l’abbaye cistercienne de Boulbonne19, où les comtes de Foix se font ensevelir.

Au sud, le Haut-Comté de Foix est une terre libre qui s’organise autour de la cité de Foix, avec son château, cité pour la première fois dans une charte du début du XIe siècle, et l’abbaye Saint Volusien.

Le comté se caractérise par l’hétérogénéité prégnante entre les différents droits et pouvoirs des familles seigneuriales. Suite à une politique de rivalités avec les comtés limitrophes dont le Couserans, le Séronais -qui accueille l’abbaye du Mas d’Azil, dans la vallée de l’Arize, espace d’attribution mal défini comprenant différentes seigneuries- passe sous le contrôle des comtes de Foix.

A la fin du XIe siècle, l’importance et le grand nombre de dynasties laïques entraînent la multiplication de lieux fortifiés, qui symbolisent le système féodal, dominé par le Comte de Foix.

En Séronais, c’est entre la fin du XIe et le milieu du XIIIe siècle qu’apparaissent des seigneuries importantes comme celles de Durban, Pailhès, Alzen, Bordes, Allières…

A la fin du XIIe siècle le comté est une entité homogène qui comprend la vallée de

L’Ariège, les Pays d’Olmes, Mirepoix, les Hautes vallées de la Lèze et l’Arize.

 

 

 La Croisade des albigeois

 

Les comtes de Toulouse20, proches voisins des comtes de Foix, menant une politique habile et centralisatrice, sont à la tête d’une grande puissance territoriale indépendante du royaume de France. Raymond VI adopte une attitude tolérante vis-à-vis de la religion cathare qui se répand depuis le milieu du XIIe siècle.

Les cathares condamnent l’Eglise catholique officielle pour son laxisme et son avidité.

Le dogme cathare attribue les âmes à l’être céleste, tandis que le corps fait partie du monde matériel et transitoire.

Au contact direct du peuple, ils prêchent dans les villes et les campagnes. La majorité des adhérents à cette religion est d’abord issue du bas peuple, puis la bourgeoisie et la noblesse sont à leur tour gagnées par cet engouement, surtout en comté de Foix

Ainsi, l’épouse de Raymond-Roger, comte de Foix, devient parfaite en 1206

Des membres de la famille Trencavel, comtes de Carcassonne, témoignent eux aussi de leur sympathie pour cette doctrine. « Les petits nobles du comté de Foix, en éternelle concurrence avec 19 L’abbaye de Boulbonne fut fondée à Mazères en 1129 et rattachée à Citeaux en 1150.

 Elle possédait de nombreux domaines entre l’Hers et l’Ariège. 20 Cf Annexe 4 pour le prélèvement de toute sorte d’impôts, avaient été tout aussi favorables à l’hérésie »21. Comtes de Toulouse et de Foix devront payer de leur laxisme envers cette menace pour l’église romaine.

Une opération militaire nommée la Croisade des Albigeois, du fait que la région d’Albi, fut l’un des principaux foyers de l’hérésie, fera disparaître à la fois la religion cathare et l’indépendance du Comte de Toulouse.

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En 1179, le concile de Latran excommunie les fidèles cathares et promet à ceux qui les combattront, les mêmes privilèges qu’aux croisés de la Terre Sainte.

Dès lors, plusieurs missions se succèdent, dont une en 1181 qui se solde par la condamnation de plusieurs hérétiques notables.

L’arrivée d’Innocent III au Saint Siège, voit l’action s’intensifier : il ordonne à ses missionnaires d’excommunier tous les hérétiques, et aux seigneurs de confisquer leurs biens. Trois prédicateurs symbolisent les efforts fournis par l’Eglise, en 1203 : deux moines de l’abbaye de Fontfroide, Pierre de Castelnau et frère Raoul et une personnalité importante issue du pays, Arnaud Amaury. L’Eglise compte sur l’éloquence de ces hommes pour obtenir des conversions. Les résultats sont plutôt médiocres et le découragement gagne la mission.

 

Un tournant apparaît en 1208 alors que Pierre de Castelnau est assassiné par un écuyer de Raymond VI, comte de Toulouse.

Le missionnaire venait d’excommunier le comte qui s’était refusé à rallier la ligue des nobles constituée pour lutter contre l’hérésie. Les conséquences du meurtre d’un légat pontifical ne tardent pas à se faire connaître. Innocent III, le 10 mars 1208, lance un appel à la croisade, ordonnant au roi de France, Philippe Auguste, de confisquer les terres des rebelles.

Les méthodes se radicalisent. La noblesse du nord est mobilisée et se montre enthousiasmée par l’appât que représentent les terres du comte de Toulouse offertes aux vainqueurs.

Une armée se forme à Lyon en 1209. Simon de Montfort (1160- 1218)22 s’impose en tant que chef à la tête des croisés. Pour certains il incarne un pieux chevalier, pour d’autres il est un tyran assoiffé de sang. Il devient vicomte de Carcassonne et de Béziers au cours du siège de Carcassonne en août 1209.

 

La conquête des terres concernées par la croisade sera longue et douloureuse pour les deux camps. La famille Trencavel de Carcassonne est la première concernée par les opérations militaires avec le massacre de Béziers : les consuls ayant refusé de livrer les hérétiques et d’abandonner leur suzerain, la ville est assiégée le 21 juillet 1209. La cité de Carcassonne est prise par la suite, et le comte, fait prisonnier, meurt peu de temps après.

 

Ses terres sont attribuées à Simon de Montfort, qui obtient des hommages d’une partie des seigneurs de la place. Les croisés pénètrent à Pamiers, mais leur action en comté de Foix reste limitée. Le château de Foix ne fut pas inquiété.

La prise du comté de Toulouse débute alors : le comte de Toulouse mise sur l’appui de son beau-frère, le roi d’Aragon, et sur celui du comte de Foix.

D’habiles négociations réussissent à contenir le danger sur le comté. Mais son refus de livrer des suspects, joints à la participation de certains de ses sujets au siège de Lavaur, lui sera fatal.

 

Le 6 février 1211, Montfort manque sa tentative de siège de Toulouse, mais ravage les terres de Raymond-Roger, comte de Foix ; il échoue cependant, en 1210, face au château de la capitale, où le comte fait preuve d’une courageuse résistance.

Il installe finalement une garnison à Auterive, au bord de l’Ariège, pour gêner les relations entre Foix et Toulouse, qui se caractérisent par une grande solidarité entre Raymond VI et Raymond-Roger. Suite à l’arrivée de renforts dans le camp des croisés, les comtes de Foix et de Toulouse se réfugient à la cour du roi d’Aragon.

Beaucoup de chevaliers occitans se trouvent ainsi dépossédés de leurs biens.

 

Le recours trouvé par Raymond VI consiste à s’allier au roi d’Aragon, quitte à accepter sa suzeraineté, en accord avec ses fidèles alliés contre Montfort, les comtes de Foix et de Comminges. « Ainsi les seigneurs méridionaux, et parmi eux ceux qui tenaient les terres d’Ariège, après un siècle de conflits acharnés, oublièrent leurs différents pour offrir un front commun »23.

Pierre II d’Aragon constitue donc une armée avec les meilleurs chevaliers d’Aragon et de Catalogne avant d’effectuer une entrée triomphale à Toulouse, d’où il s’en va, le 30 août, mettre le siège devant le château de Muret.

La bataille de Muret, en septembre 1213, fut un succès pour les armées croisées, même en infériorité numérique : le roi d’Aragon meurt au combat et son fils est gardé en otage par Montfort. Durant le quatrième concile de Latran, en novembre 1215, le comte Raymond VI est déchu de ses droits et chassé.

 

Les terres reviennent à Simon de Montfort, sous la protection de l’Eglise, en attendant que le futur Raymond VII puisse en hériter.

Cependant Raymond VI tente une nouvelle fois de récupérer ses terres, à l’aide du comte de Foix.

Il entre dans Toulouse à la Pentecôte 1218.

Simon de Montfort trouve alors la mort le 25 juin 1218. Amaury, fils de Simon, tente de reprendre le combat et appelle l’aide le roi de France.

La bataille de Baziège est une victoire pour la coalition de Raymond VII, héritier du Comté de Toulouse, coalition formée de Raymond-Roger de Foix, son fils, le futur comte Roger-Bernard, et son fils naturel, Loup de Foix.

 

Cependant, en 1224, Amaury quitte le Languedoc alors que les seigneurs occitans se réinstallent, tel le comte de Foix qui reprend ses terres.

 

La soumission languedocienne devient désormais affaire royale : tandis que le pape excommunie Raymond VII, le comte de Foix et le vicomte de Béziers,

Le 28 janvier 1126, Amaury de Montfort cède ses droits au roi de France. L’armée royale part de Lyon en juin 1226.

Le roi rétablit les privilèges des anciens compagnons de Montfort mais ne peut s’emparer de la capitale du Languedoc.

Cependant le traité de Meaux met définitivement fin à l’indépendance languedocienne. Raymond VII accepte d’autant plus les négociations que son peuple est à bout de force : le 12 avril 1229, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, il jure fidélité au roi et à l’Eglise, et promet de combattre l’hérésie.

Peu de temps après, le 16 juin 1229, le comte Roger Bernard se soumet également aux représentants du pape et du roi Louis IX, en l’église de Saint Jean de Verges, non loin de Foix. Raymond VII meurt en 1249 ; son héritage passe à sa fille Jeanne et à son époux, Alphonse de Poitiers, frère du roi de France. A leur mort, le domaine est rattaché à la couronne française.

Les effets les plus dévastateurs de cette tragique période de l’histoire du Languedoc concernent surtout le nord et l’est du comté, et affectent finalement assez peu les comtes de Foix, à la différence des comtes de Toulouse24.

 

 L’inquisition

 

Le pape Grégoire IX, en 1233, confie la répression des hérétiques à des magistrats religieux, à la fois enquêteurs et juges.

Le Haut Comté de Foix devient le bastion de résistance des cathares. Ils font du château de Montségur, entre 1232 et 1242, une citadelle et un sanctuaire de leur foi.

C’est après la dernière tentative de soulèvement du comte de Toulouse, en 1243, que les prélats du Languedoc décident de liquider le nid de Montségur.

Le siège débute en mai 1243. La reddition s’opère à partir de mars 1244. Les parfaits refusant l’abjuration seront brûlés au 24 Cf Annexe 5 pied du château. Les derniers cathares survivent cachés. Une certaine tradition cathare se maintient dans les régions les plus isolées du comté de Foix, comme au village de Montaillou, pratiquement entièrement cathare, mais s’éteint finalement avec les premières années du XIVe siècle.

 

 

Le comté de Foix après la Croisade

 

A la différence du comté de Toulouse, le comté de Foix maintient longtemps son indépendance.

Roger-Bernard III (1265-1302), lutte contre Philippe le Hardi qui prétendait être l’hériter du comté de son oncle Alphonse de Poitiers. Fait prisonnier lors du siège de Foix, emprisonné à Carcassonne, il retrouve finalement la liberté, ses terres et ses droits.

Sous son règne débute une longue querelle opposant les comtes de Foix et comtes d’Armagnac au sujet de la vicomté de Béarn réunie au comté de Foix par son mariage avec

Marguerite de Moncade, en 1290.

C’est Gaston III de Foix, dit Gaston Phébus (1331-1391) qui mettra fin à ces différents.

Il faillit pourtant aliéner la liberté de ses sujets en instituant le roi de France son légataire universel aux Etats d’Orthez, obtenant à sa mort, la renonciation à l’héritage permettant au comté de Foix de conserver son autonomie jusqu’au règne d’Henri IV.

Près d’un siècle plus tard, Catherine, sœur de François Phébus de Foix-Béarn,

Épouse Jean d’Albret, par la volonté du roi Charles VIII. En devenant roi de France, Henri de Navarre fait entrer le comté de Foix dans le royaume, et le rattache au gouvernement du Languedoc.

 

 

 Forteresses en comté de Foix

 

La présence de nombreux seigneurs, vassaux des comtes de Foix, mais aussi les politiques de rivalité entretenues par les grands féodaux, entraînent la construction de nombreux châteaux, symboles de l’autorité comtale et bases de la vie sociale à l’intérieur des châtellenies. De même, il ne faut pas minimiser l’importance et la richesse des abbayes, comme l’abbaye du Mas d’Azil qui détiennent, elles aussi des châteaux.

 

1-Le château de Foix

 

Le château de Foix est mentionné pour la première fois, au début du XIe siècle. Il est constitué d’une simple tour bâtie sur le point le plus élevé de l’éperon rocheux qui domine la ville de Foix. Il s’agrandit aux siècles suivants, comme le montre le sceau comtal de Raymond-Roger du début du XIIIe siècle, qui présente une seconde tour carrée et un grand bâtiment qui reliait les deux tours.

Ce grand bâtiment s’apparente à une salle seigneuriale. A l’intérieur de l’enceinte étaient présents des citernes et une église.

La fin du Moyen-âge est une période de profonds remaniements pour la forteresse, à la fois d’un point de vue défensif, mais aussi résidentiel.

On ajoute une barbacane et des châtelets sur l’accès donnant sur l’extérieur de la ville, du côté de la route vers Saint- Girons.

Une tour ronde, vouée à la résidence, est construite au début du XVe siècle. Elle comporte à ce titre : une porte au rez-de-chaussée, fenêtres largement ouvertes, cheminées…

Au fil des siècles, le château apparaît comme un témoin essentiel de l’histoire du Languedoc, durant la croisade des Albigeois (1208-1229), et à l’occasion des tensions entre les comtes de Foix et leurs rivaux. L’emblématique résidence comtale demeure le modèle du château à l’intérieur du comté pour l’ensemble des vassaux des comtes.

 

 

HISTOIRE                                                   PARTIE II

 

Le château de la Tour du Loup

 

Loup de Foix : essai de biographie d’un personnage historique dans les tourmentes du Languedoc de la fin du XIIe siècle au milieu du XIIIe siècle                                                            

A.   Une légende encore vivace, Loup de Foix, fils de Gaston 1er de Foix

B.    La légende remise en cause                        

C.    Loup de Foix, fils du comte Raymond Roger et de Louve de Pennautier

D.   Loup de Foix, un fidèle vassal du comte de Foix

        Co- seigneur de Durban

        Co –seigneur de Saverdun avec son épouse Honors de Belmont

 E.    L’empreinte de Loup en Conté de Foix

        La seigneurie de Durban

 La seigneurie de Durfort      

 F.  L’Abbaye de Salenques



Loup, co-seigneur de Saverdun et son épouse Honors de Belmont

Raymond VII, comte de Toulouse, avait pris l’engagement à Paris, en avril 1229, de soumettre Roger Bernard de Foix à la couronne de France. Ce dernier, sous la pression de la visite d’un vice-légat du pape, promit en juin 1229, à l’église de Saint-Jean-de- Verges, de purger son pays de l’hérésie et d’obéir à l’Eglise. Cet acte de soumission au roi de France est conservé aux Archives Nationales59. Loup de Foix, signalé comme seigneur de Saverdun se rendit alors garant dudit traité.

Honors de Beaumont était veuve de G.B. de Marquefave, puissant vassal du comte de Foix, avec qui elle eu un fils, Arnaud, coseigneur de Durban.

 Au XIIe siècle, on retrouve les seigneurs de Belmont co-seigneurs de Saverdun et de Montaut. En 1171, Bernard de Belmont est cité comme neveu d’Arnaud de Villemur, qui possédait Saint Martin d’Oydes et était également co-seigneur de Saverdun et de Montaut. Claudine Paillhès pense que cette famille détient le château de Belmont60, à la limite des communes actuelles de Saint-Paul-de-Jarrat et de Freychenet, non loin de Foix, au sud. Saint Paul de Jarrat était une puissante châtellenie dont nous retrouvons trace aux archives départementales des Pyrénées Orientales :

 Pons de Villemur rend hommage le 10 des calendes de février 1293, à Roger-Bernard, comte de Foix, pour le castel et la villa de Saint Paul, castels, villas et locs de Langlada, de Alaba, de Entras, de Belmont et de Freychenet61.

Nous retrouvons également un Bernard de Belmont parmi les gentilshommes du comté de Foix, au côté de Gaston Phoebus, plus tard en 1345 .Il semble donc qu’Honorée, issue de cette lignée de co-seigneurs de Saverdun et de Montaut, ait conféré à son second mari le titre de co-seigneur de Saverdun et de Montaut. Loup cité seigneur de Saverdun en 1229, aurait donc épousé Honors avant cette année.

Enfin, Claudine Pailhès évoque brièvement le destin de Guilhabert de Castres, personnage important de l’Eglise cathare à Toulouse.  

En 1226, Guilhabert avait quitté Castelnaudary assiégé par Louis VIII …

Il part pour Foix. « Sa sœur trouva refuge en 1227 à Montaut, 61 Archives Départementales

des Pyrénées Atlantiques E 391, E 392 chez Honors de Belmont, femme de Loup de Foix, puis

à Puivert chez Loup de Foix lui- même »62.

Il est regrettable que Claudine Pailhès ne mentionne pas ses sources.

Cependant on peut, avec prudence, déduire de cette information qu’Honors apporta des droits sur Montaut à son époux, ainsi que des droits sur Saverdun, comme le montrent les titres de la famille de Belmont.

 Quand à d’éventuelles possessions à Puivert, nous n’en savons pas véritablement plus… elles ne semblent pas provenir de l’épouse de Loup de Foix. Si l’information divulguée par Claudine Pailhès s’avère exacte,

 Loup de Foix aurait épousé Honors de Belmont avant 1227.

Saverdun est un site stratégique au sein du comté de Foix. La mention de Loup de Foix comme seigneur de Saverdun nous aide à mieux comprendre l’envergure de ce personnage au cœur des tourmentes géopolitiques de cette période, ainsi que l’importance de son mariage avec la veuve du seigneur GB de Marquefave, Honors de Belmont.

 Unis face à un même ennemi durant la croisade, les comtes de Toulouse et de Foix n’en restaient pas moins rivaux de sorte que, durant le XIIIe siècle, Raymond VII et Roger Bernard, entretinrent de vives querelles, notamment au sujet du château de Saverdun.

Dès 1167, le comte Roger-Bernard de Foix rendait hommage à Raymond V de Toulouse pour le château de Saverdun.

En 1201, Raymond Roger, fils de Roger Bernard, refuse cet hommage au comte de Toulouse, qui s’empare alors du château de Saverdun. Suite à une tentative d’apaisement entre les deux hommes, orchestrée par une assemblée de jurisconsuls, Raymond Roger reconnut qu’il devait foi et hommage au comte de Toulouse,

Il faut attendre septembre 1229 pour que la situation se calme véritablement : Roger Bernard, fils et successeur de Raymond Roger, rend hommage au comte de Toulouse pour le château et la seigneurie de Saverdun63.

Dans l’histoire de Saverdun, rédigée par C. Barrière-Flavy64, il est mentionné que le 1er octobre de la même année, Raymond VII restituait au comte de Foix le château avec ses dépendances et autres terres qu’il avait jadis confisqué lors des querelles.

L’histoire de Saverdun ne s’arrête pourtant pas à cet hommage, notamment parce que Raymond VII, comte de Toulouse, entra une nouvelle fois en guerre contre le roi de France.

Dans un premier temps, le comte de Foix s’allia avec le comte de Toulouse, puis attiré par les promesses du roi de France de faire de lui son vassal direct, il abandonne Raymond VII. Il rend hommage au roi en janvier 124365 pour la seigneurie de Saverdun.

Certains seigneurs de Saverdun, dont Arnaud de Marquefave, se hâtèrent de rendre alors hommage au comte de Toulouse, en gage de leur fidélité et de leur soutien. Mais l’intervention royale plaça le comte de Foix en position de force. Une délégation de commissaires, le sénéchal de Carcassonne, Raymond de Capendu et Loup de Foix se rendirent à Saverdun le 11 décembre 1243 afin de mettre à exécution les ordonnances du roi.

 A cette occasion les chevaliers alliés au comte de Toulouse se virent contraints de rendre hommage au comte de Foix. Raymond chercha encore les années suivantes à faire prévaloir ses droits de suzeraineté pour le château de Saverdun, mais au final la seigneurie haute, moyenne et basse de la terre de Saverdun fut laissée au Comte de Foix, ainsi qu’en témoigne la reconnaissance des gens de Saverdun comme justiciables du comte de Foix, le mercredi d’avant les Rameaux 129966.

Après avoir succinctement défini le destin houleux de la seigneurie de Saverdun durant le XIIIe siècle, il convient à présent de revenir sur le rôle joué par Loup de Foix. Saverdun semble avoir été une coseigneurie partagée depuis longtemps pas de puissantes familles.

En effet, vers 1122, les détenteurs de Saverdun étaient les seigneurs de Villemur, Marquefave et Auterive .

En 1203, ceux de Villemur, Marquefave, Canté, Aure et Maurnac .

Enfin, en 1209, l’hommage au comte fut prêté par Bernard de Belmont et Pierre et Arnaud de Villemur67.

En 1238, c’est Bernard de Durfort qui est également co-seigneur de ce domaine. Barrière-Flavy évoque le fait que c’est à la fin du XIIIe siècle que le visage de la coseigneurie se dessine nettement : « Loup de Foix, Guillaume Aton, Pierre et Arnaud de Villemur, Bernard de Beaumont, Guillaume-Bernard d’Arnave, Gaudin de Corbarino étaient co-seigneurs du château et les principaux chevaliers : R. de Canté, Jordain de Lissac, Arnaud Guladino, Augier de Calmont, Guilabert de Puchauriol, Bertrand d’Aure, Bernard de Crapanhan, Arnaud de Mazeras, Pons de Padern, etc … »68.

Ces chevaliers et seigneurs devaient l’hommage-lige à Raymond IV comte de Foix.

Cependant, certains d’entre eux, Pey de Villemur et Guillaume-Bernard d’Arnave, conservaient une grande fidélité au comte de Toulouse et n’ont pas hésité à manifester leur mécontentement auprès du comte de Foix en refusant de lui rendre hommage, en 124869.

En 1249, malgré des tentatives de conciliation, le suzerain leur confisqua leur portion du château de Saverdun. La même année, Loup de Foix, avec son épouse Honors de Beaumont et Arnaud de Villemur, rendaient à Roger IV leur part du château et s’engageaient aussi envers lui pour la co-seigneurie d’Arnave et de Villemur. Le comte se déclara alors pagat de Loup, de Honors de Beaumont et des autres seigneurs de toute la universitat de Saverdun70.

 

A travers cette évocation de Loup et de Saverdun deux traits de sa personnalité et de son destin apparaissent nettement : d’une part, son attachement et sa fidélité au Comte de Foix. Alors que nombreuses querelles interviennent entre les comtes de Foix et les comtes de Toulouse, Loup manifestera une attitude loyale envers son demi-frère, Roger- Bernard. Loup est même présent pour faire appliquer les ordonnances royales en faveur du comte de Foix. Homme de confiance et de poids, en tant qu’exécuteur de l’autorité royale, on peut facilement imaginer l’aura de ce seigneur dans le comté de Foix.

D’autre part, il faut noter l’intérêt de son alliance avec Honors de Belmont, en ce qu’elle lui apporte les droits prestigieux qui lui manquent en conséquence de son statut d’enfant naturel. A travers cette évocation de Loup et de Saverdun deux traits de sa personnalité et de son destin apparaissent nettement : d’une part, son attachement et sa fidélité au Comte de Foix. Alors que nombreuses querelles interviennent entre les comtes de Foix et les comtes de Toulouse, Loup manifestera une attitude loyale envers son demi-frère, Roger- Bernard. Loup est même présent pour faire appliquer les ordonnances royales en faveur du comte de Foix. Homme de confiance et de poids, en tant qu’exécuteur de l’autorité royale, on peut facilement imaginer l’aura de ce seigneur dans le comté de Foix.

D’autre part, il faut noter l’intérêt de son alliance avec Honors de Belmont, en ce qu’elle lui apporte les droits prestigieux qui lui manquent en conséquence de son statut d’enfant naturel

 

E. L’empreinte de Loup en comté de Foix

 Les titres possédés par Loup de Foix s’étalent dans tout le comté de Foix71. C’est ce que montre un des actes de la collection Doat72, présent également dans le cartulaire de l’abbaye de Boulbonne73 En avril 1234, Honors confirme le partage que son mari avait fait avec Guillaume Bernard d’Arnave au sujet de droits qu’ils possédaient de Toulouse à Tarascon sur Ariège et de là au col de Puymaurens : au château de Durban dans la vallée de l’Arize, à la ville de Saurat, au château de Foix, à la ville de Cos, au château de Saverdun, de Saint Martin de Doydes, de Campagnac, de Montaut et au village de Lorda

La seigneurie de Durban

L’histoire de la famille et du territoire de Durban apparaît intimement liée à l’abbaye Bénédictine du Mas d’Azil. Un castrum est construit sur l’éperon rocheux de Durban, au milieu du XIe siècle74. En 1093, la construction de l’église Sainte Marie consolide les liens entre la famille seigneuriale et les abbés. Par ailleurs, les seigneurs de Durban rendent hommage au comte de Foix pour le château de Montégut : les chevaliers de Durban semblent être très proches des comtes de Foix au début du XIIIe siècle. Mais par le jeu des alliances et des héritages, la seigneurie de Durban s’est dilué en co- seigneurie : Loup de Foix semble alors bien installé dans cette seigneurie, ainsi que le fils de son épouse, Arnaud de Marquefave.

Cette possession est d’autant plus emblématique que Loup semble éclipser les grandes familles anciennes telle celle de Durban. La tradition de la co-seigneurie, qui dessert et morcelle les anciens fiefs, sert, a contrario, la cause de notre seigneur, qui se constitue ainsi un nom présent sur tout le territoire du comté.

La seigneurie de Durfort

 

Bien que la seigneurie de Durfort ne soit pas mentionnée dans l’acte d’hommage de 1234 de la collection Doat, elle joue cependant un rôle important dans les titres de Loup de Foix.

La famille de Durfort constituait une branche de la famille de Saverdun, elle-même issu du

château de Durfort du Termenès. Il s’agit d’une famille proche des comtes de Foix, et qu’on

retrouve très présente dans la lutte contre les croisés.

Au début du XIIIe siècle, Bernard de Durfort était co-seigneur de Saverdun avec son frère Pons Ademar de Roudeille et Arnaud de Villermur. Le seigneur de Durfort incarne, dans les actes, un témoin important lors des querelles, au sujet de Saverdun, entre le comte de Foix et le comte de Toulouse. Au sujet de Loup de Foix, Bernard de Durfort assiste au bail de commande fait par le comte Roger-Bernard à Loup de Foix et à son fils Roger Isarn pour le château et la bastide de Durfort.

 Dès 1239, on retrouve le nom de Loup de Foix associé à celui de Durfort. Pons Adémar de Roudeille résidait au château de Durfort. Sympathisant de la cause cathare, ses biens sont confisqués. Il fût alors contraint de rendre le château à de nouveaux seigneurs : Bernard d’Arnave, Auger de Caumont, Raymond de Péreille et naturellement Loup de Foix75. Dès 1239, on retrouve le nom de Loup de Foix associé à celui de Durfort. Pons Adémar de Roudeille résidait au château de Durfort. Sympathisant de la cause cathare, ses biens sont confisqués. Il fût alors contraint de rendre le château à de nouveaux seigneurs : Bernard d’Arnave, Auger de Caumont, Raymond de Péreille et naturellement Loup de Foix

 

 

Cet édifice est une propriété privée et ne se visite donc pas. En contrebas du village, on peut néanmoins en admirer les vestiges qui demeurent encore très intéressants. Malgré les nombreux remaniements qu’il présente, certains forts récents puisque le château ne futdéserté définitivement qu’après la Seconde guerre mondiale, on y devine encore sa base médiévale, les quatre murs étant flanqués, à leurs angles, de tours rondes massives dont certaines abritent encore un escalier qui permettait d’accéder aux divers étages. Si le bâtiment est désormais totalement étêté, on peut encore voir, face au village, les latrines suspendues, de facture Renaissance et divers vestiges remarquables. Le château a appartenu à la famille de Campa, une lignée de robe, anoblie par charge, notamment en occupant les fonctions de capitoul de Toulouse. Ce fut le cas du plus connu d’entre eux, Pierre de Campa, qui occupa ce poste en 1719, par ailleurs baron de Durfort et avocat au Parlement de la Ville rose. Né en 1656, et mort à Toulouse, début 1730, où il est d’ailleurs enterré, dans l’église de la Dalbade. Marié deux fois, il laissa un fils, demeuré célibataire et trois filles, dont deux se marièrent. Parmi ses descendants contemporains, on compte le célèbre compositeur français Robert Piéchaud        Publié dans AriègePortes d'AriègeLèzeDurfort


F. L’ABBAYE DES SALENQUES

Gaston Ier de Foix-Béarn, qui avait épousé Ferdinande de Nègrepont, fut appelé à la cour de Philippe le Bel. Ce dernier encouragea les amours de sa nièce, Jeanne d'Artois, et de Gaston Ier, au détriment de Ferdinande de Nègrepont. Gaston Ier envoya une ambassade au pape pour recevoir une autorisation de répudiation de Ferdinande. Ce qui lui fut refusé. Philippe le Bel passa outre et obligea son chapelain à consacrer son nouveau mariage. Ferdinande se réfugia au château de la Bastide-de-Sérou. Leur relation perdura néanmoins et Ferdinande tomba enceinte. Elle s'établit alors à « la Tour » de la Bastide-de-Sérou, où naquit le garçon, Lou. (« La Tour de Lou » devenue aujourd'hui « La Tour du loup »). Gaston Ier fit construire pour Ferdinande l'abbaye des Salenques aux Bordes-sur-Arize [réf. nécessaire]

 

 Abbaye des Salenques

Le monastère cistercien de femmes (ordre de Citeaux) des Salenques (appelé également Notre-Dame de l'Abondance-Dieu) a été fondé par Aliénor de Comminges et son fils Gaston Fébus en septembre 1353. Aliénor de Comminges s’y fait enterrer.

En diverses occasions difficiles, les religieuses quittèrent les lieux au profit du château de Pailhès, de Montesquieu-Volvestre, de Foix2 et enfin de Toulouse en 1679 (rue des Salenques) avant que la Révolution mette définitivement fin à l'existence de l'abbaye.Le monastère fut notamment réduit à l'état de ruines en 1574 pendant les guerres de Religion3.

 Le site des Salenques

 est un site historique comprenant les restes de l'ancienne abbaye des Salenques, de l'église paroissiale Saint-Félix, de l'ancien château médiéval des Salenques et leur environnement archéologique médiéval et antique. L’ensemble est situé dans la commune française de Les Bordes-sur-Arize, dans le département de l'Ariège et dans la région Occitanie.

 Description historique

Cette abbaye est la seule abbaye de Cisterciennes de l'ancien comté de Foix, fondée en 1353 par Eléonore de Comminges, la mère de Gaston Fébus. Les guerres de Religion ont provoqué des ruines et détruit le bâtiment en 1574. Les religieuses ont complètement abandonné le site au xviie siècle et se sont installées à Toulouse. Au xixe siècle, un château a été construit à l'emplacement de l'église. Il ne reste de l'abbaye que l'aire du cloître, les murs extérieurs de la salle capitulaire, le mur nord de l'église construite au xixe siècle et la salle voûtée dans l'angle sud-est du complexe. De nombreux vestiges sont encore enterrés (chœur de l'église abbatiale, bâtiments du monastère, occupation de l'époque romaine, tombes, etc.)1.

Les vestiges en élévation et le sol des parcelles d'assiette du site des Salenques comprenant les restes de l'ancienne abbaye des Salenques, de l'église paroissiale Saint-Félix, de l'ancien château médiéval des Salenques et leur environnement archéologique médiéval et antique (pour leur partie située au nord-est d'une ligne fictive prolongeant vers le nord-ouest la limite sud-ouest de la parcelle 213 en direction du ruisseau des Salenques), ainsi que le chemin non cadastré bordant au nord-est les parcelles A2 1550, 211 à 213, 216 sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 31 mai 20061.

Pour certains, le nom de "Les Salenques" rappelle une plantation de pommiers qui furent planter dans les années soixante, avec sa station fruitière construite en 1963, elle était un des poumons économiques de la vallée de l’Arize (trente employés en permanence ; cent vingt-cent trente pour la cueillette).
Pour d’autres, c’est une magnifique maison de maître qui brillait de tous ses feux durant la première partie du XXème siècle.
Les propriétaires d’avant la dernière guerre de 1939 étaient la célèbre famille Raynaud. Cette famille a donné plusieurs maires à notre commune : Gaston Raynaud de 1889 à 1894 et Albert de Ladevèse, gendre du précédent, de 1870 à 1889.
Pour les nostalgiques du petit train de la vallée de l’Arize "Les Salenques" étaient un des nombreux arrêts du célèbre "tortillard", qui reliait dans les années 1920/1937 le Mas d’Azil à Carbonne.
Pour les amateurs d’Histoire, le nom des Salenques est synonyme de paroisse, de lieu de culte et de prières. En effet, au XIVème siècle, il abritait une des plus importantes abbayes cisterciennes du secteur.

 

Le château des Salenques après l’incendie du 29 janvier 1997

 

Durant les fouilles du début de l’année 2006, la pelleteuse a mis à jour les murs de cette ancienne abbaye. Comme me le faisait remarquer sur place un archéologue, l’abbaye se trouve encore dans un excellent état de conservation et nous donne de nombreuses informations sur la construction des abbayes du XIVème siècle.
Les murs que nous pouvons voir actuellement sont d’époque, même s’ils ont subis des transformations au gré des propriétaires successifs. Sont encore visibles une partie du cloître avec ses ouvertures à arcades, ainsi que la cour intérieure qui autrefois servait de promenade aux religieuses. Le mur nord de l’ancien château des Salenques qui périt sous les flammes en janvier 1997, est, selon les spécialistes, l’ancien mur nord de l’église Saint-Felix des Salenques. Celle-là même où fut inhumée en 1373, la Comtesse de Foix.

 

Pour la petite histoire locale rappelons que sous la terre des Salenques repose depuis plus de sept siècles la dépouille mortelle de la comtesse de Foix Eléonore de Comminges. Selon son vœu et comme le dit la tradition elle avait souhaité reposer pour l’éternité dans l’église Saint-Felix des Salenques, sous le portail de laquelle, elle avait fait sculpter les quatre amandes qui forment les armoiries de la Maison de Comminges.

HISTOIRE                                 PARTIE III

 

 Le destin d’une forteresse médiévale dans le comté de Foix

 

 Antusan avant 1243

 La forteresse

 Des zones d’ombre jusqu’au XVème siècle

 Le Chêne d’Antusan

 De la Bastide d’Antusan jusqu’à la « Tour du Loup »

 

Antusan avant 1243

 

La première mention dans les archives de ce qui est, aujourd’hui, le hameau d’Antusan, tout proche de la Tour du Loup76, est conservée dans le cartulaire de l’abbaye du Mas d’Azil77. En 1238, l’église Saint-Vincent d’Antusan apparaît au nombre des églises appartenant à l’abbaye. D’après Denis Mirouse78, « l’étymologie du nom fait référence à un possessor gallo-romain » de ce territoire dénommé villa. Selon lui l’église Saint- Vincent constitue également le point central d’Antusan depuis une période ancienne. La toponymie et la topographie du lieu rapprochent Antusan à un type précis de villa : habitat regroupé au Xe siècle autour du lieu de culte, héritier de la nécropole mérovingienne et peut-être d’un établissement antique.

Saint-Vincent d’Antusan sur son versant de colline, est situé au nord-ouest d’un bourg dont l’existence serait attestée depuis le milieu du XIIe siècle : Monte Esquivo ou Montesquieu de Nant qui deviendra la Bastide de Sérou. Enfin, juste à proximité du principal chemin qui traverse la vallée, en contrebas d’Antusan, de Foix à Sait Girons, se trouvait depuis 1222 un couvent de Franciscains. (Voir couvent des Cordeliers)

 

La forteresse d’Antusan

Le fond Doat détient un acte capital pour la compréhension de la création de la forteresse à proximité de la villa d’Antusan79. Le 1er février 1243, Loup de Foix consent une reconnaissance à Roger de Foix pour « la forteresse d’Antusan qui est en Seron et toutes ses appartenances »80. Il s’agit de l’hommage au comte de Foix par Loup de Foix et les coseigneurs de Durban, dont fait partie Loup, pour la fortia et le locus d’Antusan. En parallèle le comte demande à Loup d’y construire un château. Le secteur semble en effet vierge de sites fortifiés, Castelnau de Sérou et la Bastide de Sérou n’étant pas encore mentionnés sous cette terminologie. Selon Denis Mirouse, l’emplacement de la Tour du Loup constitue une position stratégique idéale et aisément défendable par sa topographie.

 

Elle se situe à la croisée de chemins entre Foix et Saint Girons et de la Basse Ariège vers l’abbaye du Mas d’Azil.

Aujourd’hui, du fait que le seul site fortifié compris dans le territoire d’Antusan demeure la Tour du Loup, il est logique de supposer que le château évoqué par le Comte de Foix, en 1243, sur le locus d’Antusan, est la Tour du Loup.

 

Trois années plus tard, en 1246, le cartulaire du Mas d’Azil comprend un extrait du paréage entre l’abbaye et Roger, comte de Foix81. Le texte mentionne très précisément les lieux concernés par le paréage et distingue formellement « Antusan » et « bastide de Antuzan ». Ainsi, il apparaît qu’une bastide a bien été construite sur le lieu d’Antusan. Parallèlement, la mention de nouveaux châteaux, comme « Castro-Novo », château de Castelnau, illustre la volonté comtale de s’implanter dans le Séronais dont les droits et justices étaient jusqu’alors l’exclusivité de l’abbaye du Mas d’Azil.

 

Un acte du fond Doat de 1250 relate un « différent entre Loup de Foix et la famille de Durban au sujet de la prise de Roger Isarn, fils de Loup et de la Bastide d’Antusan »82. Les familles de Foix et de Durban entretenaient des rivalités qui aboutirent à l’enfermement du fils de Loup de Foix dans la bastide d’Antusan. Le jugement comtal se chargea de régler ces problèmes.

 

 

Doat 171 f° 36    6 sep 1250

Compromis et sentence arbitralle rendu par Roger comte de Foix entre Loup de Foix et Roger Isarn et Bertrand ses enfants d’une part et Bernard et Pierre de Durban frères d’autres, portant que les dits Durban se metroient au pouvoir de Loup de Foix et Roger Isarn son fils et leur demanderont grace pour l’injure qu’ils lui auroient faite par la prise du dit Roger Isarn et de la Bastide d’Antuzan, du château de Roquebrune et les dits Loup de Foix et son fils lui remettront la dite injure que les dits de Durban pour bien de paix auront le ¼ de la Bastide d’Antuzan, la moitié du château de Roquebrune avec droits seigneuriaux et les revenus de Durban que le dit Loup de Foix tenoit par engagement et le tiers hors les fortifications d’Aubesagne et toute la justice dans tout le Cerou château de Durban et de Montegut appartiendra au dit Loup de Foix et les fieux (lieux ?)auxdits de Durban,ainsy que leurs predessesseurs en ont jouy veulent le dit Loup de Foix que le comte de Foix infeode au dit de Durban la 4eme partie d’Andissan et en recoive l’homage

 

Noverint universi praesentem paginam inspecturi seu etiam audituri quod cum quaestiones multae, et diversae essent inter Lupum de Fuxo, et filios suos Rogerium Isarni, et Bertrandum ex una parte et Bernardum de Durbanno, et P. fratres ex altera super dampnis sibi datis ad in vicem, et terrae suae, et hominibus suis, et injurijs dictis, et factis et specialiter super raptiones Rogerij Isarni et Bastida de Antizano, et super castro de Rocabruna et super pignore honoris et reddituum de Durbanno, et molendini quos ibi debent habere praedicti fratres, B et P. de Durbanno.

Et super omnibus quaestionibus molis, et movendis de honore de serone, et castro Montis Acuti cum suis pertinentijs et dictae quaestiones coram domino Rogerio dei gratia Comite Fuxi et viceComite castriboni diutius hini inde essent agitato, et in eis tantum processum fuerat, quod tertium receptorum super dictis quaestionibus publicatio erat facta inter se praedictae parles ero venerint quod consilio quod consilio, et voluntate quatuor communium amicorum videlicet Rogerii de Terciaco, et raimundi de canté et Parsie Arnaldi de CastroVerduno, et B. de Jurri militii praedictas questiones dominus comes compositione amicabili terminaret, des quo suscipiendo et faciendo ipsum dominum comitem partes intantissimo rogaverunt post modum dicti milites habito cum partibus longo tractatu, et cum aimicis earundem parlium de voluntate, et assensii expresso amicorum et parlium earundem et deliberationes plenissima pro bono pacis, et inspecta utilitate parlis etiam uriusque inter se taliter se convenerunt, ut dominus comes terminet questiones praedictas in modum infra scriptum,

scilicet quod B. et P. de Durbanno pro se, et fratribus suis, et omnibus sucessoribus eorum reddant Roberio Isarni tolum Arnesium, quod modo habent de captione Rogerii Isarni, et pro equitaturis restituant quadrigentos solidos tholosanos, de quibus habeat assalitus miles pro equitaturis, quae ibi amisit, ducentos solidos tholosanos, et quia in captione praedicta Lupus, et filii sui fuerunt offensi vel reputabant se offensos B. et P. de Durbanno fratres cum quinque militibus ponant se in manu Lupi, et filii sui Rogeri Isarni, et petant indulgentiam et misericordiam injuriae memoratoe, quibus consequitis B. et P. de Durbanno pro se et hominibus suis remittant, et diffiniant dampna et injurias facta seu facta per Lupum, et filios suos, et familiam suam sibi et hominibus terrae suae.

Item consilio praedictorum quatuor militum voluit, et mandavit dominus comes quod ipsi fratres B. et P. de Durbanno pro bono pacis libere, et sine expensis iam factis habeant quntam partem in tota Bastida de Antuzano cum hominibus et faeminabus praesentibus, et futuris scilicet in tota forcia, et barrijs molendinis, furnis, et forgis factis, et faciendis justiciis, et sacramentis, et dominationibus quaecumque sint, vel quocumque nomine censeantur, et recuperent ipsi fratres sine expensis iam factis medietatem castri de rocabruna cum onibus juribus, et dominationibus suis et honores et redditus de durbanno, quos Lupus habebat obligatos pro sexentis tiginti solidis Tholosanis, et obligationis eisdem restituat instrumentii et iura quae debent habere in molendino de Durbanno. Tertiam vero extra faciam (forciam ?), et barrios Bastidae de Antuzano, et iura et dominationes per totum seronem, et in castris de Durbanno et de monte Acuto habeant Lupus, et sui et B. et P. de Durbanno et sui, secundum quod ipsi et praedecessores eorum olim habuerunt, et in eorum instrumentis plenius continetur. His ita peraclis B. et P. de Durbanno fratres laudantes, et consencientes omnia praedicta pro se, et suis fratribus dederunt, et concesserunt Lupo de Fuxo et suis in perpetuum quidquid iuris eisdem compatebat in dicta Bastida ultra quartam partem praedictam, et remiserunt eisdem omnia malefacta, et iniurias facta, et factus sibi et terrae suae usque ad praesentem diem per eundem Lupum, et suos similiter praedictus Lupus, et eius filii supraedicti, et pro omnibus aliis filiis suis remiserunt et penitus absoluerint praedictis fratribus B. et P. de Durbanno, et suis omnia forfacta, et damna et injurias, quae et quas P. de Durbanno pater ipsorum quondam, et ipsimet, et sui fecerunt ipsi Lupo, et filiis suis et hominibus terrae suae usque ad od( ?)iernam  diem, et nominatim iniuriam captionis praedictae Rogerij Isarni memorati. Remittunt etiam, et donant eisdem fratribus B. et P. de Durbanno expensas omnes quas Lupus, et sui fecerunt in aedificatione praedictae bastidae, et Molendinorum de Antuzano, et in reaedificatione castri, et forciae de Rocabruna, et in opera molendini de Durbanno. Post haec in super dominus comes facta pace, et ordinata inter partes eisdem praecipiendo statuit, et mandavit, quod ratione praedictorum dampnorum, et iniuriarum alter alteri de caetero nullum dampnum inferat in rebus suis, seu personis, sed omnia inter de sint remissa, ita quod nullus de praedictis in dampnum alterius recordetur omnia praedicta coniuersa et singula partes praedictae per se, et suos praesentes et futuros promiserunt inter se stipulatione solempni inter posita tenere et servare in perpetuum, et numquam contravenire per se, vel per aliquam interpositam personam sub poena decem milium solidorum melgoriensium, et sub incursi feudorum quae a domino comite fuxensi tenent in locis superius antedictis, et poema decem milium solidorum Melgoriensum daretur parti obedienti a parte in obedienti quem incursum feudorum si fieret partes voluerunt, et concesserunt d dominum comitem devenire, quae omnia supradicta fuit dominus comes a partibus stipulatus, et ea partes ipsi domino comiti per stipulationem solemniter promiserunt ; nec non etiam partes ad inuicem, quod pariagia castrorum suorum dictae bastidae, et Castrinovi et Rocabrunae fideliter teneant, et observent, et quod unus alterum in ipsis pariagiis nec in personis offendat sive l( ?)edat, et si faceret, et eorum praedictas veniret, vel veniri sustineret qui cumque sit ille falsus et proditor in omni curia reputetur, et si inde apellaretur, seu reptaretur, nequeat se deffendere, verum si in alijs rebus in aliquo contravenirent manifeste illud restituatur infra quadraginta dies a tempore requisitionis et illa quae manifesta non essent et per insivationem possent in dubium devenire restituantur ad cognitionem domini comitis supradicti infra quadraginta dies post cognitionem ipsius. Item si guerra, seu discordia esset inter aliquos amicos istorum quilibet possit inuare amico(ce?) suos postquam per decem dies ante fecerit scire ei, finitaq(i?)illa guerra per pacem vel per treugam remaneant in conventionibus supraedictis nihil ominibus servent sibi adinvicem pariagia in supradictis castris et in eorum terminijs et pro praedictis omnibus tenendis et complendis partes se, et sua sibi mutus et domino comiti obligarunt, et etiam sponte tactis sacro sanctis quatuor dei evangeliis juraverunt, et B. et P. de Durbanno fide iussores dederunt domino comiti scilicet R. Sancii de Ravato pro duobus milibus solidis Melgoriensibus, et garsia A de castroverduno pro duobus milibus solidis Melgoriensibus, et R. de Terciaco pro duobus milibus solidis Melgoriensibus, et R. de Aniorfo pro duobus milibus solidis Melgoriensibus, et Lupus et filii sui dederunt fideiussores eodem modo dicto domino comiti scilicet R. Sancii de ravato pro duobus milibus solidis Melgoriensibus et Rogerium de Terciaco pro duobus milibus solidis Melgoriensibus et Poncium de Villamuro pro duobus milibus solidis Melgoriensibus et Parsiam A de castroVerduno pro duobus milibus solidis Melgoriensibus et R. de Terciaco pro duobus milibus solidis Melgoriensibus qui omnes supradicti fideiussores obligaverunt de domino comiti in dicta pecunia eidem soluenda, si partes contra praedicta coenirent renuciantes authentiquo quo cauetur principales primo esse conveniendos antequam fideiussores et omni iuri legi et tenae consuetudini et privilegio militari quo cauetur, quod milites iura possunt licita ignorare, et praedictas renunciationes fecerunt cerciorati de iure suo plenarie, secundum quod cerciorari debuerunt, et pro praedictis attendendis, et complendis obligaverunt se et omnia bona sua praesentia, et futura ad maiorem fimitatem habendam dicti fideiussores omnia praedicta super quatuor dei Evangelia sponte iuraverunt promittentes sub virlutes( ?) praestiti iuramenti per se, et suos se nunquam contra venire per se, vel per aliquam interpositam personam. Post haec partes supradictae cognoverunt omnia praedicta ad praeces ipsarum, et amicorum suorum, et de consilio dictorum quatuor militum fideliter esse facta per dominum comitem supradictum, et eidem gentes refferunt de praemissis, et tenent se pro paccatis suppliaverunt etiam praedictae partes domino comiti ut pro omnibus praedictis attendendis et complendis fideiussor (u ?)lrique parti exislat promittentes sub ypotheca et obligationes bonorum suorum, quod ipsam et suos de dicta fideiussores in dempnem ronseruabunt ; nos igitur Rogerius dei gratia comes fuxi, et vicecomes castriboni ad praeces dictarum partium inclinati ulrique parti promittimus quod omnia antedicta hinc inde observari pro posse faciemus bonafide. His proemissis nos Lupus de fuxo absolvimus vos dominum comitem fuxi, et vicecomitem Castriboni de hoc, quod nobis rationes dominij tenebamini pro quarto parte Bastidae de Antuzano, quam de voluntate nostra concessimus B. et P. de Durbanno et de promissiones vel obligationes expensarum, quas fecimus mandato vestro in reaedificatione castri  de Rocabruna volumus etiam et rogamus ut praedictam quartam partem dictae bastidae praedictis fratribus concedatis in feudum recipiendo homagium ab eisdem.Actum est hoc octavo Idus septembris regnante ... Rege francorum anno incarnationis christi MCCL. Rei huius testes sunt frater B. Abbas Bolbonae et G. Abbas fuxi, et frater R. de fuxo prior praedicatorum Tholosae, et B de Asnava, et Sicardus de Bellopodio et B. P. de ....       ..... Bordato, et B. de Sancto Lupo, et B. de Saubola, P.. R. de Bordis, et Berengarius de Anhanis, et P.Arcesij. Bonetus david publicus Appamiarum notarius cartam istam scripsit.

 

[Traduction Flo Guillot]

Que tous sachent que le présent feuillet a été réalisé suite à l’inspection et à l’audition (faites avec de multiples enquêtes) à propos des dommages, injustices et différends concernant l’héritage, les terres et les droits entre d’une part Loup de Foix et ses fils Roger Isarn et Bertran et d’autre part Bernard de Durban et P., frères. Cette enquête porte notamment sur le rapt de Roger Isarn, la bastide d’Antusan et le castrum de Roquebrune, les gages, l’honneur et le revenu de Durban et du moulin que les frères B. et R. de Durban doivent avoir à cet endroit.

Ce feuillet traite aussi de toutes les enquêtes sur les moulins et biens meubles de l’honneur de Sérou et du castrum et dépendances de Montégut. Ces enquêtes ont été longtemps débattues à la cour du seigneur Roger, comte de Foix et vicomte de Castelbon, par la grâce de Dieu. Sur celles-ci il a été fait de grands progrès, parce qu’au troisième engagement sur la question les parties vinrent de bonne volonté et au 4e où eu lieu le regroupement des alliés - à savoir Roger de Tersac, Raimon de Canté, Garcia Arnaud de Château-Verdun et B. de Turri, chevaliers-, le seigneur comte aboutit à une solution amiable sur ces différends. Les dits chevaliers ont interrogé les parties lors de longues audiences et de la façon la plus pressante. Ainsi, se rassemblèrent les alliés et les parties, selon l’accord et l’avis des alliés pour des délibérations les plus complètes dans le but d’obtenir une bonne paix par une enquête profitable sur les parties et les droits entre ces parties. Le seigneur comte aboutit sur les plaintes de la manière décrite ci-dessous.

B. et P. de Durban, agissant pour eux, leurs frères et leurs successeurs rendent à Roger Isarn tout « Arnesius » dont ils avaient usurpé la possession, ils restituent en outre à Roger Isarn 40 sous toulousains qu’il avait obtenu d’un chevalier vassal au titre du « droit des chevaliers », chevalier qui avait été abandonné dans ce lieu. A cause de cet accaparement, Loup de Foix et ses fils furent offensés. Ils (les Durban) posèrent 200 sous toulousains dans la main de Loup de Foix et de Roger Isarn à cause de la capture dudit Loup et de son fils, ceux-ci ayant été offensés ou s’estimant l’être. Cette capture avait été faite par B. et P. de Durban (frères) à l’aide de 15 chevaliers. Après quoi, ils (les Durban) recherchèrent l’indulgence et le pardon de cette importante injustice.

B. et P. de Durban remettent (pardonnent) les injustices et préjudices faits par Loup de Foix et les siens, sa famille et les hommes de sa terre.

Ensuite, le seigneur comte voulut et demanda le conseil des 4 chevaliers mentionnés ci-dessus. Les dits frères B. et P. de Durban en gage de paix et librement, sans contrepartie financière, posséderaient le 5e de toute la bastide d’Antuzan, avec hommes, femmes vivants et futurs, c’est-à-dire dans toute la forcia et les barris, les moulins, les fours, les droits des fours, les justices, les sacrements et toutes les dominations, quoiqu’on y recense. Ces mêmes frères reçoivent (toujours sans contrepartie financière) la moitié du castrum de Roquebrune avec tous ses droits, ses dominations, ses honneurs et ses droits sur Durban que Loup possédait obligés pour 630 sous toulousains. Il (Loup) restitue les biens et droits qu’ils (Les Durban) doivent avoir au moulin de Durban.

Deuxièmement, que B. et P. de Durban conservent tous les biens qu’eux et leurs prédécesseurs possédaient. Troisièmement, que Loup de Foix et les siens conservent ce qu’ils possédaient dans les castra de Durban et Montégut et en dehors de la forcia et des barris d’Antuzan, les droits et dominations sur toute la seigneurie. B. et P. de Durban proclament aussi (pour eux et leur frères) qu’ils ont donné et concédé certains de leurs droits achetés dans la dite bastide, en plus du quart. Ceux-ci (les Durban) pardonnent à Loup et aux siens toutes les injustices commises jusqu'à aujourd’hui au nom de Loup. De même façon, Loup et ses fils (et pour tous ses autres fils) pardonnent et absolvent de pénitence les frères B. et P. de Durban pour leurs forfaitures, les dommages et les injustices que leur défunt père, P. de Durban, et eux-mêmes ont commis à l’égard de Loup, ses fils, ses terre jusqu’à aujourd’hui, y compris la mémorable capture de Roger Isarn. Ils pardonnent aussi et donnent aux frères B. et P. de Durban toutes les dépenses que Loup et les siens firent en construisant la dite bastide et le moulin d’Antuzan et en reconstruisant le castrum et forcia de Roquebrune ainsi que celles du travail du moulin de Durban.

Après quoi, le seigneur comte prescrivit la paix entre les parties et de ce fait donna mandat (compte tendu des dommages et autres injures et de tout le reste) pour renoncer à toutes réparations concernant les droits, les personnes et les différends entre les personnes. Ainsi, qu’aucun d’entre eux ne se souviennent des dits dommages, pour lui et pour les seins. Ils se sont promis, en cérémonie, oralement, cette disposition pour toujours. Ils ont juré que personne ne pourrait s’opposer à cette promesse, sinon il serait puni d’une peine de 10000 sous melgueils et qu’en cas d’attaque contre les fiefs qu’ils tiennent du seigneur comte dans ces lieux, celui qui aura soumis devra 10000 sous melgueils à celui a qui il aura porté le coup par l’attaque des fiefs.

Ils ont juré lors de la cérémonie que tout ce qui avait été promis l’avait été avec le seigneur comte (=sous l’autorité). Ils ont aussi juré qu’ils posséderaient loyalement, en propriété, leurs droits sur la châtellenie partagée de la dite bastide, de Castelnau et de Roquebrune et qu’aucun d’entre eux ne « blesserait » le partage ou les personnes. Ils ont aussi juré que si cela arrivait, ils remettraient la cause, sans rien cacher, sans trahison, à l’examen de toutes les cours (=de justice). Dans le cas d’une nouvelle atteinte et s’il y a opposition ou hésitation à la restitution sous 40 jours, l’affaire sera portée à la connaissance du seigneur comte au bout de ces 40 jours. Si une guerre ou une dispute a lieu entre ces « amis », n’importe lequel d’entre eux pourra avant 10 jours (à partir du moment où il est au courant) proposer une paix ou une trêve dans l’esprit du partage des dites châtellenies et de leur terminia, droits et compléments, ainsi que des droits attachés au seigneur comte. Ils l’ont juré spontanément sur les 4 évangiles.

B.   et P. de Durban ont donné pour garants au seigneur comte :

R. Sanche de Rabat, pour 2000 sous melgueils

Garcia A. de Château-Verdun pour 2000 sous melgueils

R. de Tersac pour 2000 sous melgueils

R. de Niort pour 2000 sous melgueils

De même façon, Loup et ses fils ont donné pour garants au seigneur comte :

R. de Tersac pour 2000 sous melgueils

Pons de Villemur pour 2000 sous melgueils

Garcia A. de Château-Verdun pour 2000 sous melgueils

R. de Tersac pour 2000 sous melgueils

Tous les garants sont responsables devant le seigneur comte de ces amendes. Si les parties s’accordent vraiment avant que les garants se rassemblent (suivant la loi, les usages et les privilèges militaires, les choses permises que les chevaliers ne peuvent ignorer) et si les accords sont incontestables, de plein droit et reconnus comme tels, les garants accepteront l’achèvement de la querelle par un bon accord futur plus solide. Les dits garants jurent sur les 4 évangiles pour eux et leurs siens qu’ils ne s’opposeraient pas à ceci, ni eux-mêmes ni quelconque. Ainsi, les dites parties s’accordent sur ce principe et suivant le conseil des 4 chevaliers, conseil réalisé pour le seigneur comte et après avoir donné leur parole, ils rapportent cette accord à leur famille. Puis en paix, ils ajoutèrent (les dites parties) pour le seigneur comte et pour tous les garants qu’ils (5 mots non latin sur 12, impossible à traduire).

Par conséquent, nous, Roger, comte de Foix et vicomte de Castelbon, par la grâce de Dieu, nous promettons que tout ce qui a été dit doit être observé dans le cadre d’une bonne fidélité.

Nous, Loup de Foix, promettons la fidélité à vous seigneur comte de Foix et vicomte de Castelbon, pour notre part de la seigneurie issue du quart de la bastide d’Antuzan, que -suivant notre volonté- B. et P. de Durban nous concèdent. Nous promettons aussi les dépenses pour votre commandement et pour la réédification du castrum de Roquebrune. Le quart de la dite bastide nous acceptons des dits frères en fief et sous l’hommage.

Acte fait, ici, le 6 septembre du règne de ..., roi des francs, année de l’incarnation 1250.

Sont témoins :

Frère B. abbé de Boulbonne

G.   abbé de Foix

frère R. de Foix prieur des prêcheurs de Toulouse

B. d’Arnave

Sicard de Belpech

B.P. de ...

... Lordat

B. de Saint-Loup

B. de Saubola

P.R. de Bordes

Bérenger de Niaux

P. Arcesii

David Bonet, notaire public de Pamiers écrivit cette charte.

 

Enfin, le bourg de Montesquieu de Nant, évoqué depuis le XIIe siècle, reçoit une charte de coutumes, privilèges accordés par Roger aux consuls et aux habitants le 24 juin 1252 ; le bourg devient la Bastide de Montesquieu, à la frontière occidentale du comté de Foix. Par ailleurs, en 1254, le comte rend hommage à l’abbé du Mas d’Azil pour le château de la Bastide appelée Montesquieu de Sérou, puis, en 1272, le château de la Bastide est désigné, dans l’enquête sur les limites du Comté de Foix, sous le terme « Castrum Bastida de Monte Esquivo »83.

A la fin du XIIIe siècle il semble donc cohabiter, à deux kilomètres d’intervalle, d’abord la Bastide d’Antusan, à proximité du hameau d’Antusan et de son église, et la Bastide de Montesquieu, dotée d’une charte de franchise et d’un château. Régulièrement dans les chartes.

En 1320, Roger de Foix, petit-fils de Loup, épouse l’héritière de Rabat qui lui apporte le château en dot. La baronnie de Rabat était l’une des plus importantes du comté, quand ses seigneurs furent dépossédés de leurs biens pour hérésie.

Certains auteurs évoquent le fait que les droits sont, par la suite, revenus à Loup 1er de Foix, sans que l’on en ait la certitude. Le fait est qu’une héritière de la famille de Rabat possède ces titres qui vont échoir au descendant de Loup.

Roger devient ainsi seigneur de Rabat. Son frère, Loup de Foix, est cité comme seigneur de Fornex, en 1316.

Le fils de l’héritière de Rabat et de Roger, Corbeyran, rend hommage à Archambault, comte de Foix, et à sa femme Isabelle, pour Rabat, Fornex, la Bastide d’Antusan, Saverdun… en 1398. On retrouve ainsi à la fin du XIVe siècle les principaux titres de la famille, dont Saverdun et la Bastide d’Antusan, hérités de Loup 1er.

La distinction entre Antusan et Bastide d’Antusan existe toujours, puisque trois années après l’hommage de Corbeyran, Jean-Jourdain de l’Isle, seigneur de Durban, rend hommage pour Rodes et Antusan.

Les informations concernant le rôle ou l’aspect de la Bastide d’Antusan à cette époque sont nulles. Il semblerait que ce site n’occupait pas une place importante dans les possessions de la famille des Foix-Rabat.

 

Des zones d’ombre jusqu’au XVe siècle

Au XIVe siècle, les actes concernant la bastide d’Antusan se raréfient. Les descendants de Loup de Foix possèdent de nombreux titres qui ne sont pas énumérés


 

 

Le chêne d’Antuzan, La Bastide-de-Serou (Ariège)

Né avant la guerre de cent ans, il faut dire qu’il a dû en voir le papi au cours de sa longue vie Ah, si les arbres pouvaient parler…Sa circonférence est de 6 m environ, sa hauteur est de 30 m et l’envergure de 40 m. La base du tronc est creuse et semble avoir été brûlée.
Son état général n’a pas l’air mauvais, mais il paraît fragile, d’ailleurs il est protégé par une petite clôture. La mousse, les fougères et le lierre lui donnent un aspect féerique ce qui le rend encore plus attachant


Au pied de cet arbre, Maria Lazerges, née Eychenne, vit heureuse depuis quatre-vingt-dix-sept ans. Le tronc creux du vieux chêne est parfois investi par les enfants qui y établissent leur repaire. Nul doute que l'arbre leur survivra, ses racines solidement ancrées à la roche, même s'il a perdu au cours de ses sept cents ans d'existence plusieurs de ses branches maîtresses. Maria Lazerges ne s'est jamais éloignée de son arbre ; peut-être sa longévité a-t-elle une relation avec celle du vénérable végétal ! Le chêne déploie, en effet, son ombre sur la maison, ancien château d'Antuzan.

Un remarquable article de M. Ferré, paru dans nos colonnes en 1981, retrace l'histoire d'Antuzan.

« Le hameau pourrait être d'origine gallo-romaine ou peut-être « celtibérienne ».

Il existait déjà lorsque Montesquieu devint notre Bastide-de- Sérou.  Les recherches de M. Ferré ont permis d'établir que la forteresse d'Antuzan aurait été cédée en 1243 par Loup de Foix au comte Roger IV. La tour aurait été détruite en 1830 et il ne reste aujourd'hui que quelques signes visibles : l'épaisseur des murs de pierre et un encorbellement.

Le vieux chêne se souvient sans doute des scènes de la vie au XIIIe siècle, des paroissiens se rendant à l'église Saint- Vincent édifiée à quelques mètres de lui, des cérémonies au cimetière. Seules quelques pierres au bord du chemin charretier témoignent de ce passé. Les archives de La Bastide-de- Sérou, elles, n'en ont gardé aucune trace.

ETUDES ARCHITECTURALES                  PARTIE IV

 

LA TOUR DE LOUP APRES LE DENOMBREMENT DE LA BASTIDE DE SEROU

 EN 1672

Rappel (partie III)

Au XVIe siècle la tour ne semble pas habitée pendant les guerres de religion. Ce sont les consuls de la Bastide de Sérou, avec la permission du parlement de Toulouse qui place une garnison à la Tour du Loup aux dépends de Paul de Foix, seigneur de Rabat et de Montfa85.

Un arrêt du juin 3 juin 1624 ordonnent que des experts fassent estimations des biens de feu Georges de Foix-Rabat, après son décès86.

On retrouve un groupement méthodique des titres de la maison de Rabat, dont la Bastide de Sérou, Tour du Loup et lieux qui en dépendent. On connaît la physionomie des sept principaux châteaux de l’héritage de Georges de Foix-Rabat : Rabat, la Tour du Loup, Canté, Loubens, Mauvesin, Sainte Croix, Montfa et Fornex.

Louis XIII, étant à Toulouse pour le procès de Montmorency, ordonna, le 28 octobre

1632, que le château de la Bastide de Sérou fût démoli ; la Forest-Toiras,

Gouverneur de Foix, chargea le capitaine Bérard de le raser, ce qui fut fait.

En 1672, le dénombrement de la Bastide de Sérou témoigne de la présence du comte de Rabat pour les villages d’Antuzan et de Montazen, lequel détient la directe et autres droits seigneuriaux ;

« ce même comte possède au dit lieu d’Antusan un château dit la Tour du Loup, aussi noble franc alleu… ».Les seigneurs de Faudouas prennent possession du château de la Tour du Loup après une transaction passée le 6 juillet 167387.

A la fin du XVIIe siècle, elle est exclusivement citée comme métairie : en 1691, le métayer se nomme James Gouzy. Aussi, le 5 octobre, la marquise de Cardeillac, « seigneuresse de Montegut » et « co-seigneuresse de la Bastide de Sérou baille à ferme au sieur de Gauzense la métairie de la Tour du Loup et ses dépendances

 

 EN CONSTRUCTION

Colette Portet Antonio

Mes ancêtres Jeannette CERT et Paule EYCHENNE habitaient ce lieu le 13/01/1672, le 18/08/1674 - actes de naissance de leurs filles.

Le curé a écrit : la Tour du Loup

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La Tour de Lou appartenait à la famille de Bellissen – Benac

Elle est louée à la famille BIZE depuis 1888 qui l’achète en 1919

La famille BIZE Augustin quitte la tour en 1963

EN 1964 La charpente du toit de de la tour s’effondre par manque d’entretien.

 

 

 

Période  BIZE – LATRILLE                 

 

Depuis la familles Latrille réside au couvent des cordeliers et la famille Bize à Montaze sans commodités, sans eau, sans électricité, et il n’y avait pour monter au château qu’un petit chemin, impraticable en hiver.

Les familles Bize et Latrille étant propriétaires des lieux (l’une de la tour, l’autre du donjon vivaient dans les lieux et ont aménagé ceux-ci à leurs convenances

Ils vivaient au Ier étage de la tour

EN 1964 La charpente du toit de de la tour s’effondre par manque d’entretien.

 

ETUDES ARCHITECTURALES                          PARTIE V

  Présentation du programme collectif de recherche   

 « Naissance et évolution des fortifications médiévales dans les comtés

de Foix, Couserans et Comminges »

 

Les études complémentaires nécessaires

 Fouilles archéologiques. Priorités et problèmes

Étude du parement

 I   Les études complémentaires nécessaires

 

La mise en place du Programme de Recherche Collectif « Naissance et Evolution des fortifications médiévales dans les comtés de Foix, Couserans et Comminges », symbolise l’effervescence de la recherche sur ce sujet. Accueillant archéologues, historiens, une historienne de l’art et un architecte, il vise à mettre en commun les différents travaux de recherche menés sur chaque site du corpus qui s’étale sur l’ensemble du département de l’Ariège, divisé à l’époque médiévale en comtés de Foix, Couserans et Comminges. Un colloque et une publication prévus pour 2007, présenteront au public le fruit de ces travaux qui s’attachent à utiliser tous les outils dont dispose le chercheur pour l’architecture médiévale : archéologie et archéologie du bâti, histoire de l’art, histoire, architecture … Ce programme, dans un premier temps, souhaite fournir de solides bases monographiques pour chaque site. Le but est ensuite de présenter une vision d’ensemble de l’architecture castrale médiévale dans les comtés de Foix, Comminges et Couserans, avec  les spécificités, les anomalies, les problématiques et les éléments stables. La Tour du Loup intègre le corpus de recherche.

 

2  Fouilles archéologiques

Le site de la Tour du Loup, dont la connaissance est jusqu’alors réduite aux éléments conservés en élévation, bâtiment principal et vestiges de remparts, mériterait de faire l’objet de fouilles archéologiques, qui élargiraient les connaissances que nous avons du site.

Fouilles archéologiques : priorités et problèmes

L’étude des documents d’archive a mis en lumière  différentes  problématiques concernant notamment ce que les actes appellent la « Bastide d’Antusan » et que nous considérons a fortiori comme l’ancêtre de la Tour du Loup. Quelle était la taille de cette bastide ? Y avait-il d’autres bâtiments dans l’enceinte de cette bastide ? Quel lien y a-t-il entre le château de la Tour du Loup et le couvent des Cordeliers situé en contre-bas de la colline de Couronne ?

Des fouilles archéologiques menées dans des parties bien précises du site pourraient éclaircir certains points. Si un habitat, même sommaire, s’est développé à proximité du château, la seule partie aisément constructible se trouve à l’est de la tour, là où aujourd’hui se situe une marre.

Cependant, la présence d’un couvent de Cordeliers au sud103, non loin du chemin vers Saint Girons, pourrait laisser penser à une présence humaine dans cette direction. L’ordre des Franciscains/Cordeliers est un ordre mendiant vivant de l’aumône. En Ariège, deux autres établissements de Cordeliers se sont installés dans deux grandes cités : Pamiers et Mirepoix. Peut-on, dès lors, imaginer un couvent isolé, assez loin de la Bastide de Montesquieu, actuelle Bastide de Sérou, et protégé par un château sur son éperon, au nord, de l’autre côté de la rivière ? De même, une remarque de Gabriel Fournier semble particulièrement pertinente dans cette problématique : « de fait, les fondations de bourgs et de villes neuves auprès d’un château ont souvent été confiées à  un  établissement  religieux »104. Dans le secteur proche de la Tour du Loup, l’exemple de Mirepoix est probant puisqu’il réunit la fondation d’un couvent de Franciscains et la création d’une ville nouvelle. Associé à la lutte contre le catharisme, le couvent fut fondé par Guy de Lévis :

« Attristé de l’état de révolte et de l’irréductible obstination de ces hérétiques, Guy de Levis comprit que le glaive n’a pas de prise sur la conscience et que le seul remède contre le mal invétéré, se trouve dans la force de persuasion et les splendeurs rayonnantes de la vertu. Dans ce but il demanda au pape de lui envoyer Saint-François d’Assise, avec quelques-uns de ses religieux, pour établir un couvent de Cordeliers. […] Guy de Lévis établit les cordeliers près des remparts de l’ancienne ville au bas de la colline dominée par le château de Terride »105.

Ici, l’installation des franciscains s’associe à la lutte contre le catharisme, tout comme à Pamiers où un couvent du même ordre fut, encore une fois, fondé à l’initiative de Guy de Lévis. En effet, la règle stricte et le vœu de pauvreté prononcé par les frères de cet ordre, correspondent parfaitement aux attentes des partisans de la religion cathare en révolte contre l’opulence de l’église officielle ; il n’est donc pas étonnant de trouver ici ce que certains pensent être la première fondation de cet ordre en France. On comprend dès lors tout l’intérêt de l’installation d’un couvent dans l’orbite d’une ville nouvelle : contribuer à l’installation de la population tout en donnant une image positive de l’Eglise. Le comte de Foix, à la recherche de légitimité auprès du pape, a pu copier Guy de Lévis, un croisé, et fonder le couvent au pied d’Antusan, dans l’optique de créer la Bastide d’Antusan aux marges du comté, et pour contrôler la production agricole dans ce secteur. Enfin, la correspondance évidente entre couvent et château semble très similaire à Mirepoix et à la Tour du Loup. Malgré les guerres de religion qui ont ruiné l’édifice devenu un établissement agricole106, des fouilles archéologiques sont essentielles pour saisir l’importance du couvent et son lien avec la Tour du Loup.

Connaître le rôle joué par le couvent des Cordeliers, et les échanges avec la Tour du Loup, serait un facteur déterminant pour une meilleure connaissance des projets du comte de Foix qui demande à Loup de Foix de faire construire un château à Antusan. L’étude documentaire n’ayant pas réussi à faire apparaître la connexion entre les deux éléments, la fouille archéologique pourrait être plus fructueuse. La fouille des parties à l’est et au sud de la tour permettrait d’évaluer la densité de l’habitat sous la coupe du château, son organisation et, le cas échéant, ses liens avec le couvent des cordeliers. Nous pourrions ainsi peut-être savoir si la Bastide d’Antusan a réellement existé en dehors des textes, ou si elle ne fut comme certains l’avancent, qu’un embryon raté, remplacé par la création de la Bastide de Montesquieu, actuelle Bastide de Sérou.

Les fouilles, à l’aplomb du rocher nord, pourraient, selon toute vraisemblance, dévoiler le contenu d’un dépotoir susceptible de posséder des éléments intéressants concernant le rôle de la Tour au fil des siècles.

Arriver à connaître précisément la forme des éléments défensifs qui s’intègrent à la géographie du lieu serait également nécessaire, tant pour des questions de datation, que de technique. En effet, Jean Philippe Claverie évoque la présence d’une barbacane au sud du mur de rempart et nous pensons qu’il s’agissait d’un élément parmi bien d’autres.

 

Etude du parement

L’archéologie du bâti, qui apparaît comme incontournable pour l’étude d’un site, en particulier médiéval, est une discipline relativement récente qui se développe réellement depuis une trentaine d’années. Elle se juxtapose naturellement à l’étude documentaire et aux fouilles archéologiques, dans la mesure où elle apporte des éléments de nature complémentaire et indispensable. Elle peut affirmer ou infirmer des suppositions nées de l’étude historique et compléter des résultats de fouilles.

« L’architecte et l’historien de l’art ont contribué depuis fort longtemps à la connaissance des constructions anciennes : l’un avec le regard de l’homme de l’art nourri d’une longue pratique des techniques de construction et du dessin d’architecture, l’autre s’appuyant sur les études d’archives, les analyses stylistiques et les comparaisons raisonnées. La spécificité de la pratique archéologique réside dans l’analyse scientifique du bâti dans sa matérialité, depuis les indices laissés par le chantier de construction et les diverses transformations jusqu’aux matériaux et savoir-faire »107.

Dans un édifice comme la Tour du Loup, dont les éléments architecturaux ne semblent pas être facilement datables, une étude des élévations, des matériaux et des techniques de construction pourrait apporter de nouveaux éléments de connaissance sur l’édifice. En effet, le château possède le privilège d’avoir gardé la quasi-totalité de ses élévations : les remaniements confirmés par les études documentaires et pressentis par le regard de l’architecte pourraient être plus précisément révélés et datés.

Enfin, l’étude du bâti, qui devrait révéler les procédés techniques propres à l’édifice, paraît d’autant plus essentielle que celui-ci fait l’objet de restauration.

 

 

 PARTIE  VI

 

Etude architecturale de la Tour de LOU

Le plan

L’élévation 

a. partie occidentale

b. Partie orientale      . Les ouvertures et équipements

           a. les portes

           b. les portes percées dans le mur de refend

           c. les fenêtres

           d. les cheminés

La partie orientale dite « le donjon »

Les matériaux

3.Décapitation du hourd

4.Analogie et comparaison

5.Les espaces et leur fonction 

 Description du site

Le site sur lequel se trouve la Tour du Loup est un terrain privilégié pour l’édification d’une forteresse médiévale, et les concepteurs ont su tirer le meilleur parti possible du relief existant. Le corps de bâtiment principal se retrouve ainsi efficacement défendu par les éléments naturels et les systèmes de fortification. Au Nord, la Tour épouse le contour le plus extrême du rocher. Au Sud et à l’Ouest, une succession de terrasses adoucit la pente, tandis que le côté Est est le plus facilement accessible, car moins accidenté, en direction des hauteurs de la colline de Couronne.

               

Il subsiste, à partir de l’angle sud-ouest du bâtiment, un rempart maçonné qui descend vers le sud (technique de l’éperon barré) qui s’achève par une barbacane. Les pierres de cette enceinte sont disposées en lit suivant la pente du terrain, constituant vraisemblablement un profil en escalier comme pour le château de Roquebrune, représenté sur une gravure du XVIIIe siècle. Une barbacane devait terminer cette enceinte au sud  

Le plan

Le plan de masse de la tour présente une forme schématiquement rectangulaire de 11 mètres sur 22 divisée en deux par un épais mur de refend d’1 mètre 60. Le mur de refend coupe transversalement le rectangle et forme deux parties bien distinctes et inégales : la partie orientale étant plus petite que la partie occidentale. L’épaisseur des murs est de 1 mètre 50 en moyenne et atteint 2 mètres 35 sur le mur est. 

Il s’agit donc d’un plan bipartite, organisation simple de l’espace que l’on trouve durant tout la période médiévale. Il pourrait donc s’agir de la configuration originelle, telle quelle a été conçue au milieu du XIIIe siècle

L’élévation

Partie Occidentale

La Tour du Loup est un édifice massif dont une partie de l’élévation, malgré les remaniements successifs, est encore bien visible. L’appareillage est constitué de blocs grossièrement équarris.

Certaines parties de chaînage d’angle en tuf sont conservées. Ainsi on peut dénombrer quatre niveaux d’élévation de manière certaine.

 La présence des trous de solives des planchers dans la maçonnerie, délimite les étages de manière claire.

 Le premier niveau (0) est une salle basse dont le sol est le roc, d’où part un escalier en colimaçon vers le niveau (1) des traces sont visibles sur l’échiffre (paroi sur laquelle s'appuie l’escalier

Le second niveau (1) sert d’intermédiaire avec le troisième niveau

 (Le tinel), ce dernier dispose d’une cheminée et de nombreuses baies que nous détailleront plus bas. Le quatrième et dernier niveau, qui conservait encore il y a quelques années des consoles en bois d’un ancien hourd, décapité. Les piédroits d’une cheminée sont cependant visibles. Des témoignages photographiques récents présentent même les vestiges de consoles de l’ancien hourd.

Les ouvertures

 Les deux baies à meneaux de la façade sud sont par leur taille et leur emplacement les éléments les plus emblématiques de l’ensemble de l’élévation. A ce titre leur restauration et leur mise en valeur paraissent incontournables.

Celle située à gauche de la façade pourrait être ouverte à nouveau et surtout retrouver sa croisée perdue à l’époque où la tour était une ferme. La tâche est naturellement facilitée par la bonne conservation de celle droite. Ainsi la forme chanfreinée du meneau de droite étant bien visible, il est facile de replacer une copie, dans le même matériau, pour celle de gauche. Il paraît important, dans ce cas précis, de reconstituer cette fenêtre, parce qu’elle participe à une bonne lecture de l’histoire de l’édifice. La présence de ces deux baies ornées et juxtaposées laisse en effet présager de la fonction de grande salle qui se trouve à l’intérieur. De même, les éléments conservés de cette baie, encadrement extérieur et croisillon, sont suffisamment importants et bien conservés pour qu’elle ne devienne pas un complet artefact. Ouvrir à nouveau la baie sans placer le meneau troublerait alors la lecture et la compréhension de la façade et surtout, d’un point de vue formel, altérerait l’harmonie de la juxtaposition des ouvertures.

L’encadrement intérieur en pierre de taille a aussi disparu pour cette même fenêtre, alors que l’autre ouverture le conserve intégralement. Il semblerait que les blocs de grès aient été prélevés ultérieurement pour une autre partie de l’édifice à consolider ou pour la construction d’un nouveau bâtiment.

Comme pour l’extérieur, il est important de noter que la grande salle est rythmée par les chaînages des baies et de la cheminée du mur oriental. Replacé le chaînage participerait encore une fois à une volonté de cohésion à l’intérieur de ce qui a été identifié comme étant la grande salle. Elle retrouverait ainsi son atmosphère et ses qualités intrinsèques qui en font l’espace principal du bâtiment.

L’autre baie qui pourrait bénéficier d’une restauration est la baie du niveau 1, sur le mur nord de la partie orientale. Les clichés de cette partie de l’élévation illustrent la cohérence entre les trois ouvertures qui se superposent sur ce mur nord. Or les agrandissements réalisés au XIXe siècle sur cette baie troublent la superposition. L’étude du parement sous l’enduit pourrait permettre de connaître la taille originelle de l’ouverture. Sans prétendre vouloir reconstituer à l’identique l’ensemble de la fenêtre nous suggérons plutôt de retrouver les proportions d’origine capable de redonner une cohérence à la façade nord. Quant à la partie intérieure, les chaînages en pierre ayant été découverts par l’architecte, leur mise en valeur paraît simplifier. En règle générale, pour l’ensemble des ouvertures vers l’extérieur et pour la circulation intérieure, il paraît souhaitable, quand les éléments conservés laissent entrevoir de manière claire la forme et la mise en œuvre des matériaux, de conserver cet aspect et le cas échéant de changer un bloc détérioré ou juste consolider la structure, notamment dans le cas d’un problème avec la voûte.

L’important consiste à ne pas vouloir rétablir absolument des formes anciennes qui ont entièrement disparu. Nous considérons que ce qui peut participer à une meilleure perception de l’édifice doit être réalisé : l’exemple des baies et des ouvertures est probant.

Les ouvertures et équipements

Les portes

Les deux premiers niveaux sont dotés d’un accès vers l’extérieur. D’abord dans la salle basse, la façade principale sud comprend une porte couverte d’un arc surbaissé en tuf

A l’intérieur, Le piédroit droit (montant vertical sur lequel s'appuie une voûte) conserve quelques blocs de tuf irréguliers.

 A l’extérieur l’encadrement d’origine a pratiquement entièrement disparu, malgré la présence d’assises de tuf à quelques endroits.

Le niveau 1, qui constitue véritablement le rez-de-chaussée dispose de deux portes. 

La première porte, bouchée aujourd’hui, apparaît désormais sous la forme de claveaux de tuf dessinant un arc surbaissé, pris dans la maçonnerie du mur ouest de l’édifice

 

La seconde porte se situe sur la façade sud. Mieux conservée que les précédentes voici ses caractéristiques : à l’extérieur, l’encadrement est constitué de blocs de pierres chanfreinées, du grès pour les parties latérales et du tuf pour la platebande et les sommiers.

 Malgré la différence de matériaux, l’encadrement est parfaitement régulier et ne semble pas avoir souffert de remaniements. A l’intérieur la voûte en tuf surbaissée est également bien conservée. L’encadrement intérieur est très abîmé. Il subsiste cependant à la retombée de l’arc surbaissé, une chaîne de pierres de taille en grès.

 

Les portes percées dans le mur de refend

Destiné à soutenir la structure de la maison, le mur de refend est un mur porteur situé à l'intérieur de la maison. Il joue un rôle crucial dans la solidité.

Au rez-de-chaussée (1),

Qui offre déjà deux accès vers l’extérieur, il existe des communications avec la partie orientale du bâtiment, percées dans le mur de refend.

La première porte présente encore son encadrement de tuf chanfreiné et son arc surbaissé réalisé dans le même matériau. De l’autre côté, pas de platebande (moulure plate, unie et peu saillante), mais un arc surbaissé.

 La seconde porte, située à côté, a été reconstituée par Jean-Philippe Claverie : elle était dénaturée par le percement d’une cheminée dans l’épaisseur du mur de refend.

 

A l’étage supérieur,

Une porte permet également l’accès à la partie est.

Les mêmes caractéristiques que les portes précédentes sont à observer : d’un côté, l’encadrement en tuf chanfreiné couvert d’une platebande, de l’autre, l’arc surbaissé.

 

Au dernier étage

Se trouve le même type d’ouverture : la différence principale réside dans l’encadrement côté grande salle : la porte est recouverte d’un linteau en bois chanfreiné non plus d’une platebande.

 

La première constatation est que l’édifice est largement ouvert vers l’extérieur, avec un accès direct par la salle basse et deux accès au rez-de-chaussée : sur la façade principale sud et sur la façade ouest. De même, les communications entre parties Est et Ouest sont privilégiées, avec trois accès possibles.

Les fenêtres

Dans la salle basse, à l’est de la porte, se trouve une fenêtre percée dans une maçonnerie remaniée, constituée de galets et de moellons.

A l’intérieur, le large ébrasement se termine par un encadrement en bois. De l’autre côté de la porte, une petite baie a été rebouchée par Jean-Philippe Claverie.

Au niveau 0, la façade sud accueille une baie quadrangula

ire, avec un encadrement en bois reposant sur plusieurs assises de tuf régulières et surmontée d’un arc de décharge.

Au nord, s’ouvre également une baie quadrangulaire à large ébrasement

 

Le premier étage accueille les deux baies les plus imposantes (200 mètres par 150) de la façade principale]. Vraisemblablement identiques lors de leur construction, l’une est aujourd’hui mieux conservée que l’autre : on remarque en effet la présence d’un encadrement extérieur soigné, en grès chanfreiné ; elle est recouverte d’un linteau monolithique, en grès également ; le meneau à base prismatique et la traverse sont conservés.

L’intérieur est tout aussi soigné, avec son large ébrasement encadré par un chaînage en grès. Quant à l’autre baie, elle ne conserve que sa traverse et son encadrement extérieur en grès avec le linteau et l’amorce centrale du meneau disparu.

 A l’intérieur, la configuration est très bouleversée.

En face, côté nord, subsistent deux baies rectangulaires avec un encadrement en tuf et des traces de chanfreins. 

 

Les cheminées

 

La partie occidentale

On retrouve une cheminée monumentale ancienne seulement à partir du premier étage. Elle est percée dans l’épaisseur du mur de refend et ne possède pas de hotte. Le jambage est en blocs de grès irréguliers. Des consoles au dessin triangulaire simple accueillaient le linteau en bois.

Au quatrième niveau, l’élévation conserve une cheminée de même configuration que la précédente.

 

La partie orientale, dite « le donjon »

Il s’agit du corps de bâtiment situé de l’autre côté du mur de refend.

La caractéristique principale de cette partie est la présence de nombreuses meurtrières sur l’ensemble de la paroi du mur est et dans l’angle arrondi sud-est. Elles sont aujourd’hui masquées par l’enduit mais devraient réapparaître prochainement, après travaux. En outre, une ouverture est présente sur le mur occidental.

Côté nord, une série de trois baies superposées marque l’élévation.

 

Au premier niveau, il s’agit d’une fenêtre rectangulaire, manifestement défigurée à l’époque contemporaine, c'est-à-dire considérablement élargie vers l’extérieur, alors que, sous l’enduit, Jean-Philippe Claverie a retrouvé l’encadrement de tuf originel.

Sans doute cette baie se présentait sur la façade nord comme celle de l’étage supérieur, qui ne semble pas avoir été modifié : une baie simple rectangulaire conservant un élégant linteau en grès.

La baie du troisième niveau est plus ouvragée : plus haute que large, elle est divisée horizontalement par une traverse. Une tablette monolithique saillante complète l’ensemble. Notons que sont bien visibles les allèges de tuf régulières, qui tranchent avec le reste de l’appareillage de ce parement, tout comme la baie sud du second niveau.

De l’autre côté de la grande salle du premier étage se trouve une cheminée dont l’encadrement est mal conservé suite à une transformation en pigeonnier. Encastrée dans le mur du pignon, elle possède un arc surbaissé mouluré de deux gorges. Les claveaux sont en grès.

Les matériaux

Si la majorité des parements sont faits de blocs de calcaire dur extrait directement sur le site, on retrouve d’autres matériaux associés à des fonctions bien précises de l’édifice.

 D’abord le tuf, qui est probablement utilisé dès les origines de la construction. Facile à tailler, il permet d’obtenir des blocs réguliers servant à stabiliser les assises de pierre sous la forme de chaînages d’angle. Pour les ouvertures, sa légèreté se retrouve dans les voûtes surbaissées. Certaines baies possèdent également des encadrements dans ce matériau.

 

Le grès, plus dur et au grain plus fin, est automatiquement associé à des éléments importants : cheminées et baies. Il demeure cependant peu présent dans l’ensemble, et son utilisation parcimonieuse met en valeur les parties dans lesquelles il est utilisé.

 

Le bois est présent pour les plafonds et planchers, également dans les vestiges du hourd, et enfin, devait être présent pour le linteau de deux cheminées.

Il existe une véritable adéquation entre les formes architectoniques et le matériau. Les aspects économiques (utilisation de la roche du site), techniques (adaptation des qualités intrinsèques de la pierre à la mise en œuvre) et symboliques (présence du grès pour certaines parties) d’un chantier médiéval, sont ici réuni.

 

Les carrières autours de la tour

Côté nord

 

Côté sud ouest

 

 

 

Les éléments originels conservés

 

Le plan simple bipartite peut vraisemblablement avoir été utilisé dès les origines.

La partie orientale conserve la majorité des éléments défensifs utilisés, sans doute, au XIIIe siècle. Il s’agit de meurtrières et d’une archère placée dans l’angle sud-est qui est arrondi

Ce système est un élément de défense : il permettait l’absence d’angles morts dans la partie de l’édifice la plus découverte qui n’est pas protégée naturellement par le terrain. La technique de l’éperon barré présente dans le rempart sud-est est surtout utilisée au XIIIe siècle selon Raymond Ritter94.

Restent enfin les vestiges de l’ancien hourd, qui défendait la façade nord et sud. La définition du hourd, selon l’encyclopédie de Viollet-le-Duc, est un échafaud ferme de planches en bois dressé au sommet des tours, destiné à recevoir des défenseurs surplombant le pied de la maçonnerie

Comme le montre Françoise Galès95, de nombreuses constructions du comté de Foix étaient dotées d’éléments de défense sommitale : au XIVe siècle, les hourds ou les mâchicoulis étaient des systèmes omniprésents. Il arrive, cependant, lors des campagnes de restauration de la seconde moitié du XIVe siècle, que les hourds de bois aient laissé place à des mâchicoulis. Il paraît ainsi logique de dater le hourd de la seconde moitié du XIIIe siècle, le problème étant de comprendre pourquoi il a subsisté les siècles suivants. L’ensemble des baies et cheminées décrit précédemment ne semblent pas intégrer le programme originel du XIIIe siècle. En effet la multiplication des baies de grande taille et des ouvertures vers l’extérieur n’est pas en adéquation avec le système défensif décrit ci- dessus.

 

Ainsi l’hypothèse d’une seconde phase de travaux est à envisager

Le hourd

 

Le grand projet de Jean-Philippe Claverie est de reconstituer le hourd. Cette volonté trouve sa légitimité dans le fait que les consoles en bois étaient encore visibles il y a une trentaine d’années. L’idée s’intègre également dans un processus de meilleure connaissance du patrimoine bâti de l’Ariège, puisque la majorité des châteaux du XIIIe siècle étaient, selon les témoignages des archives, couronnés d’un hourd. Ainsi la restitution prendrait une valeur de modèle. La question qui se pose concerne la mise en place de la structure et son élaboration. Il convient donc d’étudier et de trouver des exemples similaires de hourd afin de comprendre au mieux la structure, pour la reproduire. Outre l’article consacré à ce thème sur l’encyclopédie de Viollet-le-Duc, nous pourrions prendre exemple sur le château de Laval. Dans ce projet la valeur de l’étude d’archéologie du bâti semble essentiel

 

Décapitation du hourd

C’est durant le second quart du XIXe siècle que le hourd va être détruit. On peut supposer que c’est à cette période que certaines ouvertures sont modifiées, agrandies, ou l’encadrement remanié, par exemple la baie au nord de la partie orientale96.

Analogie et comparaison

Les châteaux qui auraient pu avoir servi de modèle à la Tour sont, naturellement, ceux appartenant ou dont une partie des titres revenaient aux suzerains de Loup de Foix puis de la famille de Foix-Rabat, seigneurs de la Bastide d’Antusan / Tour du Loup. Cependant nous avons jugé plus pertinent de trouver des exemples contemporains de la Tour du Loup, dont la fonction et l’architecture sont intimement proche de notre sujet d’étude. Caractéristiques architecturales. Les fonctions définies par le colloque de castellologie de Flaran s’intègrent dans la définition d’une forteresse associée à une bastide : « tour refuge aux population, entrepôts de produits agricoles et logis », même s’il ne s’agit pas, ici, d’un seigneur laïc mais d’un abbé, sans que cela apporte une différence dans l’arc

 

La circulation intérieure

La liaison entre les différents niveaux n’a pas laissé beaucoup de traces. Cependant Jean-Philippe Claverie a réussi à trouver un système de circulation intérieure qui intègre parfaitement l’emplacement des ouvertures ainsi que des baies. Le petit jour de la façade sud, au-dessus de la porte du niveau 0, apparaît clairement comme un élément utilitaire de cet escalier. Il s’agit d’un escalier en bois, à volée droite, qui se développe sur le mur occidental. Des traces dans la maçonnerie des murs correspondraient avec l’emplacement défini par l’architecte. Enfin l’agencement correspondrait avec celui utilisé à la Tour de Serres : il existe donc un exemple régional contemporain comparable, qui pourrait servir de modèle.

 

Les espaces et leur fonction

 

La situation géographique dominante, associée à la présence de remparts protecteurs, nous indique qu’il s’agissait, à l’origine, d’une place forte à la vocation militaire marquée. La Tour du Loup semble intégrer les éléments types du château définis par Gabriel Fournier : position stratégique militaire en marge du Comté de Foix, non loin d’une route, fonction religieuse avec la présence d’un couvent à proximité et château siège d’une seigneurie foncière, avec la mention fréquente, dans les archives de la période moderne, de moulins sur l’Arize et l’Aujolle et d’un four.

Ces caractéristiques de seigneuries qualifiées de foncières par Gabriel Fournier, semblent par ailleurs corroboraient avec le rôle des bastides réalisées dans le Languedoc.

Pour ce qui se rattache à la création de la bastide, Benoît Cursente99 a bien montré les deux aspirations visées par la volonté de créer des villes nouvelles : d’une part, créer plus de sécurité et d’organisation dans une société méridionale instable, et, d’autre part, prélever le fruit de la croissance. Dans ce but de sécurité et de contrôle, la Tour au XIIIe siècle est un édifice militaire avec son hourd, ses archères, son rempart, et sans doute d’autres éléments défensifs aujourd’hui disparus.

A la fin de la croisade, la puissance de la famille seigneuriale croit, et, en conséquence, la Tour se mue en un espace résidentiel élégant, copie réduite des grands châteaux fébusiens, comme le château de Foix décrit par Françoise Galès100, toutes proportions gardées, pour une demeure modeste. On remarque une volonté probante de rendre l’édifice habitable confortablement et, surtout, d’ouvrir l’édifice vers l’extérieur et de mettre en valeur la façade sud, celle visible de l’axe de Foix à Saint Girons , comme signe extérieur de puissance des Foix-Rabat.

Les fenêtres à meneaux du premier étage et la cheminée sont caractéristiques des grandes salles, espaces publics ou semi-publics d’apparat. « Ces fenêtres sont généralement orientées de façon ostensible de manière à impressionner le visiteur »101. Comme nous l’avons évoqué, la présence du grès, qu’il a fallu transporter, prouve le soin manifeste apporté à cette salle. Ses dimensions sont édifiantes : il s’agit d’un grand rectangle de 7 m X 14 m. L’éclairage joue un rôle privilégié, avec la présence des deux baies les plus ouvragées de la construction.

L’orientation de celles-ci n’est pas anodine : elles s’ouvrent sur le sud, partie qui était peut-être occupée par les habitants de la Bastide d’Antusan, pour reprendre les recherches de D. Mirouse, et qui offre, de surcroît, une vue sur le couvent des Cordeliers situé en contrebas du plateau. La cheminée, en bout de salle, est un élément de confort indispensable à ce type de salle. Enfin, l’espace situé de l’autre côté du mur de refend pourrait, avec sa cheminée, correspondre à un espace privatif, différencié de l’espace d’apparat. Le soin apporté à la baie du côté nord et les moulures élégantes de la cheminée, témoignent d’une pièce au rôle important, peut-être chambre seigneuriale, qui ne s’ouvre pas sur la façade principale mais vers le nord, comme pour marquer une différence symbolique avec l’espace public orienté vers le sud.

Ce propos laisse beaucoup de question en suspens, notamment sur l’allure réelle du château au XIIIe siècle et la fonction des différents espaces d’un siècle à l’autre

 

 PARTIE VII

 

Des matériaux, des hommes, un patrimoine….

En 1988 et 1990 achat de la tour par Monsieur

JEAN PHILIPPE CLAVERIE

 

Dans un premier temps il fait procéder à quelques aménagements du chemin montant vers la tour à l’aide d’explosifs et commence les premiers travaux aux abords de la tour

A droite de la photo, les vestiges de l’ancienne barbacane (photo1990)

 

En 1991 L’association de sauvegarde de la tour de Lou entreprend d’importants travaux de réfection avec l’aide de bénévoles afin de rendre son prestige 

 

La Tour de Loup         09240 LA BASTIDE DE SEROU

Protection au titre de la loi du 31 décembre 1913

 La Tour de Loup est Monument Historique Inscrit par arrêté du 7 décembre 1994, modifié par l’arrêté du 27 mars 1995.

MAITRE D'OUVRAGE   

Association de Sauvegarde de la Tour de Loup La Tour de Loup 0924D LA BASTIDE DE SEROU

MAITRE D'OEUVRE   Jean--Philippe CLA VERJE    Architecte DPLG - CESHCMA

La Forge    09330 MONTGAILHARD          E-mail : jphcl@aol.com

 

 

 

Le projet

La campagne de travaux 2001 consiste en la réalisation d'un parapluie provisoire sur le corps de logis de la Tour de Loup, la restitution du linteau bois de la cheminée du niveau 2, la restitution de la porte du niveau I sur le mur de refend et la reprise des maçonneries adjacentes et autres.

Le parapluie est destiné à protéger le plancher du niveau 2 et les arases de murs contre les intempéries. Sa structure sera réalisée par des fermettes jumelées par 4 sur le trumeau des fenêtres à meneau et par 3 contre les pignons et refends, ainsi que des pannes. La pente est de 30 % et les calculs ont été réalisés selon les règles CB 71 et DTU 31-1, et NV 65 et N 84. Les ensembles de fennettes seront reliées aux maçonneries par des platines métalliques. Le bardage est constitué de deux plaques de 3,4 m de longueur sur chaque versant, ce qui permettra ultérieurement de découvrir le bas­versant afin de faire circuler un échafaudage roulant le long des gouterreaux lors de travaux de reprise des arases, sans nécessité de découvrir l'ensemble. Ses références sont Hacierco 3.333.39 T de marque Haironville, de couleur rouge tuile 8012 / 25.

Le linteau bois en chêne de la cheminée du niveau 2 sera restitué - il était encore en place il y a quelques décennies. Ensuite, le manteau sera raccordé avec les pierres de tuf provenant de sa chute et soigneusement triées, hourdées au mortier de chaux.

La cloison provenant de l'aménagement d'une cheminée au XIX ème dans le mur de refend, à l'emplacement d'une porte reliant le corps de logis au donjon, sera déposée afin de restituer cette porte en complément, les pierres côté donjon étant encore en place.

Les piedroits et la voute seront taillés dans des blocs de tuf à l'identique des existants, et un tabouret et cintre seront réalisés pour sa mise en œuvre.

La maçonnerie sera reprise de part et d'autre jusqu'à recréer le foyer de la cheminée du niveau 2.

Enfin, il sera procédé à diverses reprises ponctuelles de maçonnerie afin de consolider la structure, sur des percements modernes d'où résultent des effets de poinçonnement

Travaux à l’intérieur de la Tour

Des milliers de tonnes de matériaux, de moellons, de pierres en tous genre déplacés et récupérés à l’ancienne pour reconstruire à l’identique .      Sans oublier le sable, la chaux et le bois

Des pierres……des pierres……encore et toujours des pierres et des kms d’échafaudages……

2.Travaux niveau 2. Etage intermédiaire avec passage vers le donjon

 Ancienne entrée côté Ouest avec escalier dans le coin Sud-Ouest et entrée vers le donjons côté Est

 

Travaux niveau 2 Tinel . Étage de vie

 

Placement du plancher

2001.  Placement de la toiture

2003. La tour est au sec

 

 

Travaux à l’extérieur de la Tour

L'ancienne étable 

                             PARTIE VIII

Quel visage pour la Tour du Loup au XXIe siècle

 

La question qui se pose aujourd’hui concerne la visibilité de l’histoire du site : que doit-on offrir aux visiteurs ?

« La période intermédiaire entre le temps où l’œuvre fut créée et ce présent historique qui avance continuellement sera constituée par autant de présents historiques qui sont devenus passés ; mais l’œuvre peut avoir conservé des traces de leur passage. Et même par rapport au lieu où celle-ci fut créée ou auquel elle fut destinée et à celui où elle se trouve au moment de la nouvelle réception dans la conscience, des traces peuvent être demeurées dans le vif même de l’œuvre »108.

Les traces de passage de présents historiques dont parle Cesare Brandi dans sa théorie de la restauration, sont particulièrement prégnantes dans un édifice comme la Tour du Loup. Cependant la solution qui consiste en remettre en l’état l’édifice tel qu’il est parvenu jusqu’à nous, n’apparaît pas satisfaisante, dans la mesure où les transformations du XIXe siècle n’ont pas apporté un nouvel intérêt architectural à la structure et n’avaient qu’un intérêt utilitaire.

Ainsi Jean-Philippe Claverie et les chantiers Rempart ont déjà rebouché une baie qui avait été percée dans la façade principale sud et qui gênait une bonne lecture de la composition.

La restauration idéale, à l’avenir, consisterait en théorie à préserver les techniques architecturales spécifiques, tout en conservant les marques des différentes périodes de l’histoire propres à déterminer l’identité du bâtiment par des critères historiques probants.

 

 PARTIE IX 

 

CONCLUSIONS

Dix ans après la tempête, le chantier est toujours laissé à l’abandon, et le bien se détériore.

Le propriétaire et maître d’œuvre n’est plus en mesure d’investir.

La solution serait que La tour devienne propriété d’une structure étatique afin de débloquer les fonds colossaux pour la poursuite des travaux.

A mon sens,

-1.  Déblayer le chantier de tous les décombres

- 2. Supprimer le toit en tôle reposant sur le tinel , qui est perméable et laisse s’infiltrer les eaux

      de pluies qui attaque la structure en bois du tinel  et le remplacer par un hour en bois

- 3.  Placer le plancher qui se trouvait entre la salle basse et le tinel et qui donnait accès au donjon

       (chambre de « Lou »).

- 4. Le donjon, tout est à faire

       Dans la restauration précédente, les ouvriers ont tout abattu et laissé tomber les décombres

       du toit jusqu’à la salle basse du donjon

- 5. L’extérieur et l’environnement est à remodeler (on n’arrête pas la nature)

 

      Un beau projet pourrait prendre forme en partant de la voie verte, en suivant le sentier

      côté nord (coté initial en venant d’Antuzan) pour rejoindre la Tour.

 

 Il s’agit d’une première expérience au côté d’un architecte, dont la vision du patrimoine est très différente de celle de l’historien. L’enrichissement provoqué par la confrontation avec un homme de terrain fut certain. C’est avec un œil et une sensibilité différente que l’architecte conçoit sa discipline, marquée par la réalité concrète des chantiers et des relevés. Concernant plus précisément la Tour du Loup, la collaboration avec Jean-Philippe Claverie m’a appris bon nombre de choses quant à l’appréhension d’un espace, aux qualités utilitaires d’une forme architecturale et bien évidement pour tout ce qui concerne les techniques de construction. En espérant que cet échange ne fut pas unilatéral.

Les disciplines liées à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine sont nombreuses. Elles intègrent toutes des techniques et finalités qui leur sont propres. Ainsi, c’est grâce à la réunion de points de vue différents que l’on peut prétendre connaître et faire connaître un élément du patrimoine. L’exemple du Programme de Recherche Collectif sur les forteresses en Comté de Foix témoigne des multiples facettes existantes : archéologue, historien d’art, architecte et archéologue du bâti sont réunis pour poser chacun à leur tour, leur pierre à l’édifice

 

Merci à tous ceux qui m’ont permis de faire avancer le dossier de La Tour de Lou

 

Christian STEVENS

 

Aout 2022

ANNEXES                              PARTIE X

  

Généalogie des seigneurs de RABAT

 

Généalogie des comtes de Foix

 

La tour du loup", tiré du livre "Contes et légendes d’Ariège", aux éditions de Borée

Le moulin d’Alzéou - Le Pissé

Le couvent des Cordeliers

La fontaine madame 

1.  Les seigneurs de Rabat :

                 

Gaston Fébus (1331 - 1391).

Du VIIIe siècle au XIIIe siècle, la vallée de la Courbière est fortement marquée par la branche dite des Foix-Rabat, des seigneurs fuxéens. Rabat-les-Trois-Seigneurs est dominé par le château de Miramont. Ce château initialement construit pour contenir les Sarrazins qui campent à Genat, au débouché de la vallée du Vicdessos, sur l'autre versant de la crête de Vente-farine qui domine le village.

La seigneurie de Rabat Ravat Ramon Roger I de FoixSaverdunLoup a vécu vers 1243 et a été succédé par ses fils Roger Isarn, Wolf et Bernard qui étaient consenyors Saverdun. Décès après la première date en 1250, son fils Loup II était consenyor tandis qu'un autre fils Saverdun, Roger, était seigneur de Fornet. Loup II a laissé un fils qui a été également nommé Isarn consenyor Saverdun.

 Roger de Fornet qui a vécu dans la première moitié du XIVe siècle, a laissé un fils, Corbeiran (Corbeyrand), qui était seigneur de Fornet, Rabat, à La Bastide de Sérou, et Antuzan de Saverdun et était encore en vie en 1402. il a été succédé par son fils John et Lady de Fornet, Rabat, la Bastide de Sérou, et Antuzan de Saverdun vivant dans les premières années du XVe siècle. Viscount Coserans

 

A la mort de Jean II a été remplacé par son fils Roger qui a reçu honorable père, mais moins Saverdun La Tour du Loup, et de la mère a reçu le vicomte des choses et la seigneurie de Massac. Roger est décédé en laissant seulement deux filles célibataires et pas de fils et son frère a hérité Corbeiran III après un an transféré le vicomte à son frère et son frère a quitté le reste des dames leur fils John (III Foix-Rabat) née de son mariage avec Jeanne de la Roque; John III était donc seigneur de Fornet, Rabat (élevé à baronnie) La Tour du Loup, La Bastide de Sérou, pour Massac et Antuzan; marié Catherine de Villemur et a eu deux enfants: Peter, qui lui ont succédé en 1580, mais est mort sans descendance; et George, héritier de son frère, le baron de Rabat, et seigneur de Fornet et Massac.

Roger et son frère John qui a reçu les terres de la baronnie de Rabat, a pris le titre vicomte de Rabat, et a également été Baron Guardiole et seigneur de chant ; Il a laissé un fils, Roger II était John Baron et M. Guardiole Chanter et gouverneur de Foix, étant connu comme les marques de Foix, le titre nominal a également apporté son fils Roger est mort sans succession.

Enrique Baron Gaston Rabat et seigneur de Massac Fornet et à sa mort en 1643 ont quitté la seigneurie de son fils Joan Fornet et Pedro Gaston baronnie de l' autre fils de Rabat Francis Gaston; le premier était aussi Marquis de Castelnau et la seigneurie de poêle a été élevé au marquis, mais il est mort sans issue; son frère Francis Baron Gaston Rabat, a été élevé au vicomte de Rabat, et a appelé "comte de Foix"; mort à la fin du XVIIe siècle, laissant un fils, Roger Christian, connu comme «le comte de Foix," et plusieurs filles, sans problème (ou mort jeune) sauf un, Magdalena Luisa Carlota, marié à Joan Honore Marquis de Sabran, qui Sabran branche a commencé seigneurs de Catalunya.

 

Rabat-les-Trois-Seigneurs est détruit en 1247, sur ordre de l'Inquisition, pour avoir servi de refuge à de nombreux hérétiques

Corbeyran de Rabat (1321 - 1402) est le précepteur de Gaston Fébus ;

Catherine de Rabat, maîtresse de Gaston Fébus, lui donne quatre fils

 


Raimond-Gaubert peut avoir eu pour fils, Pons et Raimond de Lordat, témoins, au mois de décembre 1163, au traité de mariage d'une fille de Roger-Bernard, comte de Foix, avec ArnaudGuillaume, seigneur de Marquefave. (Arch. duehdl. de Foix). C'est de cette branche qu'on croit descendue celle de Lordat, établie dés la fin du XIIe siècle en Espagne. Raymond Gaubert et Guille de Rabat sont les parents de :

¤ Bernard Amélius de Rabat (ca 1070 - 1121), miles, marié avec Resplendia N. En Ariège, un auteur pourrait presque parler de tribu Ameliu en vallée de Sos aux XIe et XIIe siècle, tant les grandes familles nobiliaires présentes sont en grande partie du groupe Amelius comme à Quié, Rabat ou Marquefave[1]. En 1118, Bernard-Amiel de Rabat et son fils Aycar signent l'acte par lequel Roger II dispense l'abbaye de Lézat du droit d'albergue auquel elle a été jusque-là soumise ; ils figurent au nombre des témoins laïques des chartes que le comte accorde à l'abbaye ; Bernard Amiel y est qualifié de miles ainsi que son fils[2].

¤ Pierre Raymond de Rabat (ca 1075-1155), gendre de Roger IV de Mirepoix. En avril 1095, Bernard-Amiel de Rabat et Pierre-Raymond de Rabat signent trois actes relatifs à l'accord passé entre le comte de Foix, Roger II et sa cousine Ermengarde, vicomtesse de Béziers, au sujet des comtés de Carcassonne et du Rasez...

 C'est à Pierre-Raymond de Rabat que Roger II de Foix (1055-1124), au moment de partir pour la Terre-Sainte, laisse le commandement du château de Foix : il doit, si le comte meure sans enfants légitimes, le remettre à la vicomtesse Ermengarde et à son fils, le vicomte Bernard-Aton.

 En 1108, Roger II, revenu de la Croisade en 1105, restitue à l'abbaye d'Alet un droit qu'il a exercé par violence : Pierre-Raymond de Rabat et son frère Raymond-Sanche contresignent l'acte de restitution, et l'abbé verse au comte 80 sous toulousains par l'entremise de Bernard-Amiel...

En 1111, dans un accord entre Roger II et le vicomte Bernard-Aton de Béziers, est nommé aussi Pierre-Raymond ; dans l'acte par lequel Roger II accorde certains privilèges à l'abbaye de Frédelas.

 En 1124, Pierre-Raymond est nommé dans l'acte de soumission des nobles du comté de Carcassonne qui s'étaient révoltés contre Bernard-Aton, vicomte de Béziers et Carcassonne : celui-ci, après avoir perdu cette ville, l'a reprise et exige un nouveau serment de fidélité que prête Pierre Raymond de Rabat, en qualité de coseigneur de Mirepoix et de gendre du seigneur de cette ville.

En 1125, Pierre-Raymond de Rabat signe l'accord entre Bernard-Aton et le comte de Foix Roger au sujet de Carcassonne...

 En 1137, un acte du comte Roger III est contresigné par Pierre-Raymond, Raymond-Sanche, Aycar, Robert et Alzieu, tous de la maison de Rabat : il s'agit de l'acte de vasselage consenti en faveur de Roger III, sauf les droits supérieurs du comte de Toulouse, pour le château de Pereille.

En 1155, Pierre-Raymond de Rabat déclare que son père Raimond lui a toujours dit que leur famille n'a à Yarilhes aucune albergue ni dans la maison de l'abbé d'Alet ni dans la maison seigneuriale, mais que leurs droits se bornaient à y tenir en fief une maison de l'abbé d'Alet et le tiers de la justice[3].

Raymond Amélius de Rabat ou de Pailhès (ca 1080-après 1163), qui suit. Liber feudorum Ceritaniae : Bernard Aton avec sa fille Ermengarde et le comte Gausfred III 

Le château de Son (Usson) est sous la dépendance d'un Bernard Amiel, fils de Guille, qui en fait hommage, en 1100, à Ermengarde, vicomtesse de Carcassonne.

Le château de Rochefixade appartient aux Rabat en 1163.

Le château de Montréal de Sos appartient aux Rabat en 1163.

Raymond Amélius de Rabat (ca 1080-après 1163), seigneur de Rabat, Caralp et de Pailhès, marié avec Amateld de Paler (1100-1160)[4].

Un différend a lieu en 1163, entre Roger Bernard comte de Foix d'une part, Raimond-Amélius et Raimond de Ravat de l'autre, seigneurs d'un château de Caralp (prés de Foix).

Un accord A lieu, et leur suzerain reçoit le serment et l'hommage dans l'église Saint-Sernin de Caralp[5]. Parmi les seigneurs de Saint-Martin de Caralp, nous trouvons la famille de Rabat qui tient le château.

Fin XIIe siècle, un plaid tenu à Foix impliquant le comte de Foix, Peire Bernat, et Ramon Amelius et Bernat, frères[6].

En octobre 1163, Raimond-Amiel de Rabat et Raimond de Rabat, qui se croient dispensés de prêter serment de fidélité au comte de Foix pour leur château de Caralp, consentent à le lui prêter dans l'église Saint-Sernin de Caralp[7].

Suite à un différend non précisé, prenant place dans les années 1160, entre le comte de Foix, Rotger Bernat, et la famille de Rabat, Ramon Amiel, sa femme Amateld, Ramon de Ravat et leurs parents négocient avec le comte au sujet de trois fortifications : celles de Caralp, de Sos (ou Son ???) et de Saurat[8].

Saurat est situé dans le comté de Foix, à la frontière entre la vallée de Massat et le Vicdessos. Le comte de Foix fait un accord avec le comte Raimond Amiel de Rabat. D'ailleurs on voit aussi qu'en avril 1095 le Pays de Sault séparé depuis longtemps des domaines des comtes de Cerdagne, est réuni à celui de Carcassonne[9] et le château de Son (Usson) qui en garde l'entrée (via Quérigut et Rouze) est alors sous la dépendance d'un Bernard Amiel, fils de Guille, qui en fait hommage en 1100 à Ermengarde, vicomtesse de Carcassonne et à Bernard Aton, son fils, futur vicomte[10].

 

En 1163, le castello de Saurat est cédé par Raymond de Rabat au comte de Foix, Roger Bernard de Foix (1130-1188). L’autorité des Rabat sur Caralp a peut-être pour origine un serment pour ce castrum dans le premier quart du XIIe siècle, vers 1111. L’acte des trois Rabat, en 1163, est révélateur. Il engage le lignage entier des Rabat et sont présents des hommes issus de grands lignages de la région. Le moment est solennel, il est un temps de rassemblement des nobiles et participe à la fusion du groupe. L’acte a lieu dans la camera du château de Foix. Le lieu et les personnages sont prestigieux. C’est un serment et son objet est le castrum de Caralp. L’acte mentionne l’antériorité d’un autre serment que nous avons perdu. Celui-ci a tout de l’accord de neutralité ou de régulation, tous s’engagent, les Rabat comme le comte de Foix. Mais c’est aussi un accord - concordia et fine- qui comporte des éléments issus d’une négociation. Les Rabat acceptent de céder les castellos de Saurat et Montréal de Sos au comte pour 15 ans. L’étude de l’acte montre que les Rabat ne sont donc pas des concurrents ou au contraire des seigneurs soumis au comte : leur activité est de participer à la vie politique parce qu’ils font partie du groupe qui la conduit. Ces aristocrates prennent à la fin du XIe siècle le nom de l’habitat tarasconnais et de l’un de leurs castra, Rabat, sont issus d’une parenté identique aux Quié et aux Château-Verdun, celles des Amelius[11]. L'existence du château de Roquefixade est attestée depuis 1034. Les premiers seigneurs connus sont seigneurs de Pailhès, branche de la famille de Rabat, et portent tous le nom de Bernard Amiel de Pailhès. Pendant la croisade contre les Albigeois, ils sont de tous les combats aux côtés des comtes de Toulouse et de Foix dont ils sont les vassaux.

 

En 1145, Roger III restitue à l'abbaye de Saint-Volusien ce qu'il lui a pris ; dont acte passé en présence de Raymond-Sanche de Rabat, de son neveu Bernard Amelius de Rabat et de deux autres témoins[12].est coseigneur de Mirepoix et gendre du seigneur de cette ville, Roger IV de Mirepoix.

En 1160, Roger de Rabat et son frère Guillaume donnent au monastère de Boulbonne tout ce qu'ils possèdent dans les montagnes et se réservent la directe de la paroisse de Rabat. En 1160 ou 1161, Raymond de Rabat, mari d'Eva, fille de Roger de Mirepoix, et co-seigneur du château de Mirepoix avec Bernard d'Arnave, rendent hommage au comte de Foix, Roger-Bernard Ier, dit « lo gros[13].

En 1162, une bulle d'Alexandre III réserva les droits de l'église Notre-Dame de Rabat au monastère de Saint-Etienne de Toulouse.

En 1166, Raimond de Rabat, mari d'Eve de Mirepoix, est encore vivant et figure parmi les coseigneurs du château de Mirepoix (3); en 1168, il prête serment de fidélité, ainsi que Roger et Jourdain de Rabat, à Pierre-Raimond pour le château d'Aguilard (4). Le 13 mai 1207, Roger de Rabat achète pour 180 sous toulou- sains tout ce que les seigneurs de Bardenac possédaient aux lieux de Saint-Martial de Bardenac et de Saint-Michel de Bosquet et ce qu'ils avaient tenu en fief de Roger de Rabat et de son frère Jourdain (5).

Cette même année, dans les coutumes de Mirepoix données par les coseigneurs et chevaliers de ce château, Raymond de Rabat figure comme l'un des principaux suzerains (6). Il fut dépouillé ainsi que les co-fondateurs, lors de la guerre des Albigeois, par Simon de Montfort au profit de Guy de Lévis, de 1209 à 1223 : cette année-là, où-le comte de Foix Raimond-Roger (7) mourut ou venait de mourir, ce dernier ayant repris Mirepoix sur Guy de Lévis, rendit cette place à ses anciens coseigneurs, parmi lesquels Raimond-Sanche de Rabat et, comme nous l'avons dit, Loup de Foix que l'on peut considérer comme un bâtard de Raymond-Roger (8). Sous le règne de Roger-Bernard II, dit le Grand (9), Raimond-Sanche de Rabat et son frère Auger (10) signent l'acte par lequel le jeune T’encave, vicomte de Béziers, accorde des chartes (11) au comte de Foix en reconnaissance de ce qu'il avait été élevé par son père (12).

En 1230, le château de Rabat figure parmi ceux dont le comte de Toulouse (13) réclame à Roger-Bernard II, qui a fait à Saint-Jean-de-Verges sa soumission au vice-légat du Pape, l'hommage auquel il avait renoncé en 1220 (1) ; « le seigneur du château de Rabat », -sans que son nom soit donné plus exactement, est mentionné dans les chartes que le comte Raymond accorde à Roger- Bernard II à qui il rend Saverdun. En 1236, Raymond Sanche de Rabat figure, ainsi que Roger-Isarn, parmi les témoins de l'acte par lequel Roger-Bernard II donne sa sœur Esclarmonde en mariage à Bernard d'Alion (2).

 En 1240, Raymond Sanche de Rabat est mentionné dans la confession du comte Roger-Bernard : celui-ci dit qu'il l'a retiré de l'hérésie et que ce personnage « occasione cuiusdam vulneris reddiderat se haereticis in quodam castro quod dicitur Ave- sola (3) ».

Un acte tiré des archives de l'inquisition de Toulouse et Carcassonne nous apprend qu'en 1244 un diacre hérétique prêcha auprès de Mirepoix ; que Roger-Raymond de Rabat assista à ses conférences ; que Guiraud de Rabat et son frère Raymond ne prirent, en 1242, aucune part au meurtre des inquisiteurs d’Avignon (4), qui provoqua la croisade particulière dont l'objet fut le siège, la prise et le sac du château de Montségur et le supplice d'un grand nombre d'hérétiques.

 En 1244, Raimond-Sanche de Rabat et son fils Pierre- Raymond firent hommage de leurs domaines au comte Roger IV (5) ; ce qui semble bien prouver que tous les membres de la maison de Rabat ne furent pas impliqués dans les procès d'hérésie de cette époque (6). 1 En 1247 Raimond et Pierre Raymond Sanche de Rabat (7) consentent à la démolition du château de Miramont qui était sous leur dépendance (8).

 En 1250 Raymond de Rabat se plaint au comte Roger IV de ce qu'il s'est emparé de ses biens sous prétexte des dépositions extorquées contre lui, dit-il, « de quelques prévenus du crime d'hérésie, par l'official de Foix, inquisiteur qui luy estoit suspect, quoiqu’il n'eut jamais été soupçonné de ce crime par les inquisiteurs d'auparavant » (9) ; le seigneur de Rabat se soumet volontiers au jugement des anciens inquisiteurs.

 En 1252, Auger de Rabat est signalé par Louis IX, dans une lettre datée de JatIa (1), parmi les chevaliers qui servaient en Terre Sainte sous les ordres de son frère Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse (2). En novembre 1257, un acte relatif à l'engagement du pays de Nebouzan et de Gévaudan au comte de Foix est passé en présence de Loup de Foix et de « R. Sanen de Rabat » ; ce qui doit être une mauvaise lecture pour Raymond Sanche (3).

 En 1270, l'inquisiteur de Narbonne décharge « Raymond-Sancius de Rabat, fils d'un père ayant rnême, des pèlerinages, visitations et passage d'outremer qu'il avait été condamné de faire pour le crime d'hérésie » : il reste obligé à visiter l'église de Saint-Antonin de Pamiers (4).

En 1279, par suite des dépenses causées par les guerres et les procès d'hérésie, Raimond-Sanche de Rabat et sa femme Esciarmonde sont obligés d'en- gager les quettes (5) de Rabat et autres lieux en faveur d'un mar- chand à qui ils devaient pour 150 livres toulsas de drap (6). En mars 1294 Guillaume Davars, dominicain inquisiteur de France, décharge de toute peine morale et matérielle pour prévention d'hérésie Raymond-Sans ou Cencius de Rabat (7).

 En 1305 Jourdain de Rabat est témoin de l'acte par lequel, le 10 des calendes d'août, à Tarascon, le seigneur de Château-Verdun ratifie une sentence arbitrale, relative aux différends qu'il avait eus avec les gens de la vallée de Miglos ; , sentence qui avait été rendue à Tarascon le 6 des calendes de juin et que le comte de Foix Gaston Ier (8), comme coseigneur de Château- Verdun, ratifia à Tarascon le 7 des ides de juin 1308 (9).

 En 1316, Breda d'Arnave, abbesse de Valnegre près de -Saverdun, reçut dans ce couvent Indiana, fille de Raimond de Rabat, damoiseau (1 et coseigneur de Barbazan, et de dame Fize qui promit, en présentant sa fille, de fournir par an quatre setiers de blé et trois charges de bon vin (1).

Prise de Foix (1272).

 

C'est dans le commencement du XIVe siècle que Roger de Foix, petit-fils d'un bâtard du comte Raymond-Roger ou Roger-Bernard II, aurait épousé, selon toutes vraisemblances, '« l'héritière de Rabat, une des plus anciennes maisons du pays de Foix », écrit le P. Anselme, et qui était la descendante des seigneurs dont nous avons rappelé quelques noms et certains actes, sans chercher à en établir la généalogie. Nous disons : dans le commencement du XIVe siècle.

 

En effet, si Corbeyran fut fils de Roger de Foix et de l'anonyme « héritière de Rabat », on verra qu'il dut être l'aîné de Gaston-Phébus et par conséquent naître environ dix ans avant ce célèbre personnage, soit vers 1321. Supposons que Roger de Foix se soit marié vers 1320 et que par cette union le fief de Rabat, dont la branche fait le nom, est entré dans cette maison

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En 1331 Roger de Foix, qualifié de seigneur de Rabat, figure, ainsi que Pierre-Raymond de Rabat et que Loup de Foix, seigneur de Durban, parmi les témoins du contrat de mariage, passé à Toulouse, en février entre Jeanne, sœur du comte de Foix Gaston II, et Pierre, comte de Ribagorca et d'Empurias, frère du roi d'Aragon Alphonse IV, qui se marient effectivement après Pâques[14].

Roger de Foix, qualifié de seigneur de Rabat, et Pierre-Raymond de Rabat figurent encore parmi les nobles qui se portent garants des 35.000 livres de monnaie de Barcelone promises par Gaston II, le 9 des calendes de novembre 1330, à sa sœur Jeanne pour épouser Pierre, fils de Jacques d'Aragon, et que le comte de Foix promet le 16 mai 1331 de relever de leur caution. Le fait que Roger de Foix est qualifié en 1331 de seigneur de Rabat, semble confirmer ce que nous avons dit plus haut : qu'il s’était déjà uni à « l'héritière de Rabat », et que celle-ci, probablement fille unique, lui avait apporté le château de Rabat en dot[15].

Ajoutons que Jourdain de Rabat, chevalier — probablement un cousin de la femme de Roger de Foix, - nous est connu comme maître de l'hôtel (6) de Roger-Bernard Ier de Castelbon, le frère de Gaston II, puis comme son viguier d'Urgelet (1) et comme seigneur de Miglos (2).

En mars 1349 (3) il fut désigné par Roger-Bernard de Castelbon, frère du feu comte de Foix Gaston II et oncle de Gaston Phébus, pour être le troisième de ses exécuteurs testamentaires (4). - Roger de Foix-Rabat — appelons l’ainsi, et ce sera aussi la manière de désigner ses descendants, — est par conséquent celui que désigne la montre d'armes de 1338 parmi les chevaliers non barons qui accompagnèrent le comte Gaston II (5). Enfin ce fut le, père d'un personnage important, dont le nom a déjà été prononcé dans ce qui précède, et sur lequel nous insisterons tout particulièrement : Corbeyran Ier de Foix-Rabat, qui fut la première gloire véritable de cette famille dont les origines offrent, on le voit, assez de difficultés, non seulement des légendes dont nous avons cherché à faire justice, mais encore des obscurités qui ne nous ont pas permis de la rapporter certainement au comte Raymond-Roger ou au comte Roger-Bernard II[16].

 Il faut donc admettre, pour que le partage ait eu lieu entre les deux cousins, que le possesseur initial ait été leur grand-père, Raymond Gaubert, époux de Guille de Rabat, vivant en 1096. Un document non daté, mais qui doit être de 1122 ...1ère mention en 1095 de Amiel de Rabat dans un traité du comte de Foix

1118 : l’église Sainte Marie de Rabat (en Ariège) appartient à l’abbaye de Lagrasse.        1160 : donation à l’abbaye de Boulbonne des montagnes de la paroisse de Rabat ; la famille de Rabat est coseigneur de Mirepoix (HGL)                                                                              

1162 : l’église de Rabat appartient à l’évêché de Toulouse

1213 : Le « castrum de Ravado » et celui de Miramont dépendent du comte de Foix sous la suzeraineté de Pierre II d’Aragon (Fl. Guillot)

1228 : rappel que l’église Sainte Marie de Rabat appartient à l’abbaye de Lagrasse

1230 : Le comte de Toulouse rend au comte de Foix les droits qu’il possède dans le castro de Rabat

1238 : Guillaume Bernard d’Arnave et Loup de Foix sont seigneurs de Rabat

 

Mise en cause dans l’hérésie cathare d’habitants et de la famille seigneuriale de Rabat (y compris dans le massacre d’Avignonet, opéré par la garnison de Monségur où vivait Guiraud de Rabat, gendre de Raymond de Péreille et coseigneur de Mirepoix). Nombreux parfaits à Rabat. En 1247, le comte de Foix confisque les biens de Raymond de Rabat pour cause d’hérésie et fait raser le château de Miramont qui avait servi de refuge aux hérétiques et notamment Bernard Marty.

Le château est donné en gage de la promesse de Raymond-Roger au concile de Lavaur

1272 : la vallée et le château de Rabat font partie du comté de Foix. ébut du 14éme : la seigneurie de Rabat passe dans la famille de Lordat (hommage de Sicard de Lordat en 1316 à Gaston II de Foix)

Rabat devient la 1ére baronnie du comté de Foix avec la venue de Loup.

En 1390 (« Ravat »), lors du dénombrement du Comté de Foix, l’on compte 64 feux (ce qui ferait, selon la règle controversée de Voltaire 288 habitants) : c’est, donc, à cette période là, l’une des cités les plus peuplées du Comté de Foix. Il y est fait mention d’une des 11 forges du Pays de Foix et d’un moulin appartenant au seigneur de Rabat et sénéchal de Foix, Corbeyran.

Le seigneur de Capoulet et Junac, Mondoya de Vone (fils de Margaride de Rabat), y tient une ferme Corbeyran, seigneur de Rabat, en 1401 rend hommage pour Fornex, Rabat (avec le château), le lieu et château de Montfa, la moitié du lieu de la Bastide de Besplas, le lieu de Loubaut ; et en 1445 : Rabat et Gourbit Ressortissait de la châtellenie de Quiè en 1450

1391 : Corbeyran de Foix (descendant de Loup de Foix), seigneur de Rabat (et de Fornex), est sénéchal du comté de Foix : origine de la famille Foix-Rabat. Leurs armes : d’or, à 3 pals de gueules sur l’angle droit de l’écu, brisé de 3 losanges

Avignonet, France 28 mai 1242 : Massacre des inquisiteurs à Avignonet. Mené par des gens de Montségur (en particulier Pierre-Roger de Mirepoix).


1247 : Mise en cause dans l'hérésie cathare d’habitants et de la famille seigneuriale de Rabat (y compris dans le massacre d’Avignonet, opéré par la garnison de Monségur où vivait Guiraud de Rabat, gendre de Raymond de Péreille et coseigneur de Mirepoix). Nombreux parfaits à Rabat. En 1247, le comte de Foix confisque les biens de Raymond de Rabat pour cause d’hérésie et fait raser le château de Miramont qui avait servi de refuge aux hérétiques et notamment Bernard Marty

 

 

 

NOTES ET RÉFÉRENCES

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1.       Fl. Guillot, « Seigneurs et castra en Sabarthés au XI et XIIè S.

2.       Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

3.       Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

4.       Via domitia, Volumes 20 à 22 Annales (Université de Toulouse, Faculté des lettres et sciences humaines), Faculté des lettres, 1978

5.       Orig. charte partie parch., oct. 1163. Layettes du Trésor des chartes, t.V, n°62, p.20-21.

6.       Lignage de Rabat, 1086-1095, Cop. B.N., ms lat. 9323, fol. 104. Magnou-Nortier (E.), Magnou (A.-M.), Recueil des chartes de l’abbaye de Lagrasse, Paris 1996, tome 1, acte 134.

7.       Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

8.       Archives Nationales, J.879 ; 20. Cop. B.N., Doat, 167, f°247r - 248v.

9.       Cartulaire de Boulbonne p.280.

10.   Cartulaire de Boulbonne p.273.

11.   Florence Guillot, Seigneurs et castra en Sabartès (haute vallée de l'Ariège) aux XIe-XIIe siècles, CHATEAUX PYRENEENS AU MOYEN ÂGE, Naissance, évolutions et fonctions des fortifications dans les comtés de Foix, Couserans et Comminges, colloque de Seix – 2007.

12.   Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

13.   Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

14.   Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

15.   Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

16.   Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

17.   Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1897 (VOL6)-1898.

18.   La baronnie de Miglos : étude historique sur une seigneurie du haut comté de Foix, C. Barrière-Flavy, Barrière-Flavy, Casimir (1863-1927), Chauvin et fils (Toulouse) : 1894.

19.   La baronnie de Miglos : étude historique sur une seigneurie du haut comté de Foix, C. Barrière-Flavy, Barrière-Flavy, Casimir (1863-1927), Chauvin et fils (Toulouse) : 1894.

20.   La baronnie de Miglos : étude historique sur une seigneurie du haut comté de Foix, C. Barrière-Flavy, Barrière-Flavy, Casimir (1863-1927), Chauvin et fils (Toulouse) : 1894.

21.   La baronnie de Miglos : étude historique sur une seigneurie du haut comté de Foix, C. Barrière-Flavy, Barrière-Flavy, Casimir (1863-1927), Chauvin et fils (Toulouse) : 1894.

22.   La baronnie de Miglos : étude historique sur une seigneurie du haut comté de Foix, C. Barrière-Flavy, Barrière-Flavy, Casimir (1863-1927), Chauvin et fils (Toulouse) : 1894.

23.   La baronnie de Miglos : étude historique sur une seigneurie du haut comté de Foix, C. Barrière-Flavy, Barrière-Flavy, Casimir (1863-1927), Chauvin et fils (Toulouse) : 1894.

24.   La baronnie de Miglos : étude historique sur une seigneurie du haut comté de Foix, C. Barrière-Flavy, Barrière-Flavy, Casimir (1863-1927), Chauvin et fils (Toulouse) : 1894.

25.   Miglos